Rebondissement dans l?affaire du scandale de la prison d?Abou Ghraïb en Irak. Deux organisations américaines de protection des droits de l'Homme, Aclu et Human Rights First, ont assigné en justice le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld pour établir sa responsabilité dans la torture pratiquée par des soldats américains sur des prisonniers en Irak, mais aussi en Afghanistan, ont-elles annoncé hier. Une action en justice, la première du genre, visant directement un haut responsable américain, a précisé le président de l'Aclu, lors d'une conférence de presse. Elles fondent leur action sur «la violation, par le secrétaire Rumsfeld, de la Constitution américaine et des lois internationales interdisant la torture» et autres mauvais traitements. Les plaignants tenteront aussi d'établir que «les techniques d'interrogatoire brutales et illégales avaient été personnellement approuvées» par M. Rumsfeld en décembre 2002. «Le secrétaire Rumsfeld porte la responsabilité directe et ultime de cette descente aux enfers en ayant autorisé personnellement des techniques d'interrogatoire illégales et en renonçant à son devoir d'arrêter la torture», a déclaré le principal avocat de l'Aclu. Le Pentagone, en réaction à cette assignation, a réfuté, dans un communiqué, que M. Rumsfeld ait justifié une politique de torture contre des prisonniers.