Résumé de la 2e partie Le 5 avril, Heaulme enleva un jeune garçon belge de 9 ans sur le camping. Le soir, il revint au centre psychiatrique, nerveux, et annonça avoir tué quelqu?un. Le corps nu de Joris Viville fut retrouvé 17 jours plus tard, caché derrière une citerne, sur un tapis de fougères. Il avait été étranglé et poignardé de nombreuses fois avec un tournevis. Aucun membre du centre ne contacta la police et l?on se retrancha derrière le secret médical? Heaulme admit par la suite qu?il était sorti du centre avec un infirmier et qu?ils avaient bu de la bière non loin du camping. Le 14 mai 1989, un dimanche, Heaulme poignarda et égorgea Aline Pérès, une aide-soignante de 49 ans, sur la plage du Moulin-Blanc, près de Brest. Son corps fut découvert par des promeneurs peu de temps après son décès, en fin d?après-midi. Le gendarme, qui allait arrêter Heaulme, fut chargé de l?affaire. Le maréchal des logis-chef Abgrall, de la gendarmerie de Relecq-Kerhuon, eut la vive impression que ce crime brutal et précis était l??uvre d?un tueur ayant déjà commis d?autres crimes, ayant de l?«expérience», mais un meurtre sans raison ni mobile évident, car l?aide-soignante était une femme douce et appréciée de tous. Abgrall apprit que l?arme du crime était un couteau à lame de fer, sans doute un Opinel. L?endroit était très fréquenté à l?heure du meurtre, mais malheureusement, pas ce coin de la plage. Toutefois, plusieurs témoins contactèrent la gendarmerie. Un homme expliqua qu?il avait vu deux hommes s?approcher de la victime, mais qu?il s?était par la suite retourné pour écouter sa radio. Ce coin de la plage était fréquenté par des toxicomanes et des marginaux, qui furent donc interrogés. Les gendarmes apprirent que de nombreux SDF fréquentaient le centre Emmaüs local. Ils s?y rendirent, mais seulement pour apprendre que la plupart des «communautaires» avaient quitté le centre pour ne pas avoir affaire à la police? Les noms de ces hommes figuraient sur les registres et des avis de recherche furent lancés. Le 19 juin 1989, Abgrall fut appelé par la gendarmerie de Saint-Clair-sur-l?Elle, dans la Manche : des collègues venaient d?interpeller l?un des marginaux du centre Emmaüs de Brest, un dénommé Francis Heaulme. Ce dernier était très tendu, aux aguets, et lui serra à peine la main. Abgrall ressentit immédiatement une violence à fleur de peau derrière le visage prématurément vieilli de Heaulme. Pourtant, presque immédiatement, pensant qu?Abgrall était un enquêteur de Saint-Lô et non de Brest, Heaulme affirma qu?il avait fait l?armée, dans les transmissions, à Francfort, et expliqua la technique à utiliser «pour tuer une sentinelle» : en lui donnant un coup de couteau dans le cou, puis le c?ur, puis les reins? C?est justement de cette manière qu?Aline Pérès avait été assassinée. Abgrall se demanda si Heaulme ne venait pas tout simplement d?avouer le meurtre de l?aide-soignante. (à suivre...)