Résumé de la 3e partie Le gendarme, qui allait arrêter Heaulme, fut chargé de l?affaire. Il eut la vive impression que ce crime brutal était l??uvre d?un tueur ayant de l?«expérience». Heaulme ajouta qu?il prenait des «cachets anti-angoisse» qui lui donnaient «des pulsions». «Je vois des coulées de sang sur mes mains.» Ce qui accrut les soupçons d?Abgrall. Mais Heaulme avait un excellent alibi : à l?heure du meurtre, il était au service de cardiologie d?un hôpital de Quimper, à 80 km de là, où une infirmière avait pris sa température à l?heure même du meurtre. Abgrall dut donc le relâcher et Heaulme disparut dans la nature. Intrigué et persuadé de tenir son coupable, Abgrall, bien que contre l?avis de son supérieur, continua son enquête avec détermination. Son commandant, persuadé de la culpabilité d?un autre homme, plus «probable», demanda aux gendarmes de Brest de ne plus enquêter aux côtés d?Abgrall. Ce dernier se décida, malgré tout, à trouver un autre SDF avec lequel Heaulme disait avoir passé du temps à Brest avant le meurtre. Il apprit rapidement que Heaulme avait menti au moins sur deux points : il n?avait jamais fait l?armée et l?autre SDF n?avait jamais mis les pieds à la communauté Emmaüs. Bien que la presse n?ait pas révélé avec précision la nature des coups portés à Aline Perès, Heaulme avait décrit exactement le mode opératoire du tueur? Abgrall se rendit alors à l?hôpital de Quimper pour vérifier l?alibi de Francis Heaulme. Là, il découvrit finalement que lorsqu?un patient était absent à l?hôpital, l?infirmière de garde notait tout simplement la température du thermomètre posé sur la table de nuit ! L?alibi d?Heaulme était donc sérieusement entamé. En août, Abgrall se rendit au service technique des recherches judiciaires de Rosny-sous-Bois et chercha à en savoir plus sur Heaulme et son parcours. On lui apprit que la brigade de recherche d?Avignon cherchait à en savoir plus sur un certain? Francis Heaulme. Abgrall se rendit dans le Vaucluse, où le chef de brigade lui expliqua son affaire : Jean-Joseph Clément, un ancien légionnaire et agriculteur de 60 ans, avait été retrouvé dans les broussailles, sans pantalon, le crâne fracassé à coups de pierre. Le corps était étendu sur les bords de l?Ouvèze, non loin d?un centre Emmaüs. Un meurtre extrêmement violent au bord de l?eau, une communauté Emmaüs : deux points communs troublants. Le chef de brigade expliqua que Heaulme avait été contrôlé par des gendarmes le jour de la découverte du corps, mais avait été laissé en liberté. Il arrivait de Marseille où il disait avoir été hospitalisé. Après vérification, Abgrall apprit qu?il n?avait plus été aperçu à l?hôpital depuis le 7 août au matin, le jour du meurtre? (à suivre...)