Résumé de la 6e partie Le 7 mai 1991, Francis Heaulme fit la connaissance de Michel Guillaume, 19 ans, et de sa cousine Laurence Guillaume, 14 ans, à la Foire de Mai, non loin de Metz. Le «Gaulois» l?avait suivi, pensant qu?il allait lui faire du mal. Heaulme avait saisi la femme à la gorge et avait ordonné au «Gaulois» de partir. Apeuré, il avait obéi. Ce témoignage capital permettait enfin d'accuser Heaulme du meurtre d'Aline Perès. Dans la nuit du 4 au 5 janvier 1992, Jean Rémy, 65 ans, habitant à Amiens, dépressif après la mort de son épouse, avait l?intention de se rendre au Touquet, mais s?était endormi dans le train jusqu?au terminus, à Boulogne-sur-Mer. Il erra sur la grève, déprimé, ne sachant où aller et rencontra Heaulme. Ils discutèrent un moment puis Heaulme le poignarda. Le 7 janvier 1992, Abgrall se rendit de nouveau à Bischwiller avec un collègue. Heaulme l?accueillit en lui faisant remarquer qu?il lui avait «laissé passer les fêtes» et qu?il en avait profité pour aller voir la mer? Il fut conduit au bureau de Strasbourg et le gendarme Abgrall lui demanda de lui raconter son parcours. Heaulme répondit que «cette histoire» le «travaillait» depuis 1989, mais qu?«à l?époque, il était malade, alcoolique et dangereux». Il provoqua de nouveau Abgrall en affirmant aimer les «situations de guerre, les scènes de combats rapprochés, le poignard». Il ajouta s?être allongé sur la plage et avoir «rêvé» d?une femme assassinée au couteau la veille du meurtre, puis y être revenu le jour du meurtre. Il accepta de dessiner un croquis, très détaillé, pour préciser sa position. Abgrall invita ensuite Heaulme à déjeuner avec lui et un collègue. Au mess de la gendarmerie, Heaulme expliqua soudainement qu?il avait égorgé Aline Perès et qu?«elle avait l?air gentil». Revenu dans le bureau d?audition, Abgrall parvint patiemment à le convaincre de se calmer et de tout raconter. Tranquillement, sans réaliser l?horreur de ses actes, le «routard» décrivit comment il avait saisi à la gorge et poignardé l?aide-soignante. Puis, en attendant de se rendre au parquet de Strasbourg, ils restèrent dans la salle de repos. Là, un officier de la police judiciaire locale, qui avait déjà rencontré Heaulme et Abgrall en novembre 1989, pour l?interroger sur le meurtre de Jean-Joseph Clément avec le chef de brigade d?Avignon, demanda à Heaulme s?il était également responsable de ce meurtre-là. Heaulme répondit par l?affirmative, ajoutant qu?il avait utilisé «une grosse pierre pour le frapper à la tête». Les enquêteurs, abasourdis, ne purent toutefois rédiger un procès-verbal valable, vu qu?Abgrall n?était mandaté que pour le meurtre d?Aline Perès... Son suspect sous les verrous, Abgrall débuta alors une autre traque : celle de la vérité. Il diffusa au plan national un message évoquant la possibilité que Heaulme soit un tueur en série. Il fut contacté par plusieurs services de police et de gendarmerie qui voulaient plus de renseignements. Abgrall obtint d?un juge un «permis de communiquer» avec Heaulme sur d?autres affaires que celle du meurtre d?Aline Perès, car les demandes étaient nombreuses. Il fut chargé de centraliser ces demandes et d?obtenir d?autres permis pour ses collègues d?autres villes. (à suivre...)