Evasion Du jamais vu dans cette mignonne bourgade maritime à 66 km de Tizi Ouzou : un bouchon routier de 4 kilomètres. Ce serpent métallique revient sur la RN 24 chaque vendredi en fin de journée estivale. Cet été 2003 restera dans les annales de la commune comme étant le plus chaud. Et ce, dans tous les sens du terme. La chaleur caniculaire a ramené vers les rivages hospitaliers de ce coin de Méditerranée, des milliers d?estivants qu?ils soient de passage pour la journée ou dans les hôtels, les campings ou les domiciles loués, ces amateurs de farniente ont fait exploser les structures d?accueil de la modeste commune d?Azeffoun. Le complexe touristique Le Marin et l?hôtel Le Littoral ont affiché complet. Une quarantaine de chambres au total : ce qui est insuffisant face à la demande. L?option «village de toiles» semble convenir aux bourses moyennes qui ont assailli les cinq sites dispatchés entre la plage du Caroubier et celle du Petit Paradis à 15 km vers l?est. Il est bon de signaler que la fermeture de l?hôtel Le Méditerranée a quelque peu amoindri la capacité d?accueil. Cet établissement est connu pour sa position centrale tout près de la mer. Les habitués ont eu un pincement au c?ur en trouvant les portes fermées. La reprise prévue en novembre est, ici, accueillie avec soulagement. Le relais, en matière de standing, est dévolu au Marin qui a innové pour cet été. Une piscine flambant neuve a été la principale attraction. L?animation nocturne, quant à elle, a vu une sono surpuissante délivrer des airs et des chansons à longueur de nuits. A la grande joie des familles et plus particulièrement des jeunes. Volet culturel c?est la dèche. Et pourtant les atouts ne manquent pas dans cette région bénie des dieux. Des sites historiques peuvent être visités : ils attestent d?une présence humaine depuis la nuit des temps. A Aït Rehouna, à 10 km à l?ouest d?Azeffoun se dressent des dolmens de la préhistoire. Thaddarth-Ouzeffoun, sur les hauteurs, offre ses belles ruines romaines du temps où elle s?appelait Ruzasus. De la période française, Port-Gueydon (l'ancienne dénomination) donne à voir son phare de la fin du XIXe, construit à la pointe du cap Corbelin, à la sortie vers Béjaïa. Autant de motifs valables pour faire une halte dans ce petit coin de paradis. Ce qui amène certains de ses amoureux étrangers à affirmer que «la baie d?Azeffoun est digne de figurer parmi les plus belles baies du monde». Un bel hommage pour la terre qui a enfanté Tahar Djaout, Issiakhem, Bachir Hadj Ali, El-Anka, El-Ankis, Rouiched, Hadj Mrizek, les frères Hilmi, Mohamed Fellag, Chercham et tant d?autres artistes et hommes de lettres algériens. Une virée à Azeffoun ? C?est un voyage à travers l?histoire et la culture de l?Algérie. Plaisir garanti à cent pour cent !