Tout a commencé un certain 2 juillet 2003. À l?aube, Ali Benhadj, le numéro deux du Front islamique du salut (FIS) dissous vient d?être libéré après 12 années d?emprisonnement pour atteinte à la sécurité de l?etat et appel à la désobéissance civile. Abassi Madani, numéro un du parti islamique, placé auparavant en résidence surveillée suite à la détérioration de son état de santé, jugé par les médecins «critique», a retrouvé la liberté. Il ne tardera pas, d?ailleurs, à quitter le territoire national en direction de Doha, la capitale du Qatar puis vers Kuala Lumpur en Malaisie. Officiellement, il devra suivre un traitement médical. Les observateurs voient en cela un «deal» conclu entre Bouteflika et le Premier ministre malaisien, pour un «asile politique» de l?ancien dirigeant du parti dissous. Un mois auparavant, le «cheikh» avait adressé un message à Farouk ksentini, président de la commission consultative des droits de l?Homme, lui demandant de l?aider à obtenir un passeport. Abassi s?est envolé jeudi dernier et a lancé un appel, via la chaîne satellitaire El-jazeera, à «s?unir pour surmonter cette crise». Autre événement capital pour la mouvance islamique : le décès de Mahfoud Nahnah, président historique du Mouvement de la société pour la paix. Il faut à tout prix au majliss echoura, instance suprême du parti, trouver un remplaçant au «cheikh» d?autant plus que l?échéance présidentielle de 2004 s?annonce d?ores et déjà très serrée. Le congrès extraordinaire, qui s?est déroulé les 5, 6 et 7 août derniers, en vue d?entériner le successeur du défunt Nahnah au poste de premier responsable du parti, a élu l?ex-ministre du Travail et de la Sécurité sociale et député du parti, Bouguerra Soltani, au poste de président du parti.