Une femme musulmane, professeur d'études islamiques, a conduit, à New York, le prêche religieux du vendredi devant une audience mixte, faisant fi des interdits religieux musulmans et des menaces de mort qui ont été proférées à son encontre. Après le refus de trois mosquées et les menaces d'attentats proférées contre une galerie d'art qui avait prévu de l'accueillir, la jeune femme, Amina Wadud, a finalement conduit son prêche dans une église épiscopale à Manhattan. Près de 150 musulmans, en majorité des femmes, ont assisté à son office. Dans son sermon qu'elle a émaillé de versets coraniques, Wadud a souligné l'unicité de Dieu et de la création dans la religion, une référence à l'égalité entre les sexes. «C'était un grand événement», a dit Ahmed Nassef, rédacteur en chef du site Internet islamique WakeUp qui a parrainé le service. «Le fait que les gens soient venus malgré les menaces montre qu'un grand nombre de musulmans sont prêts à adopter une vision plus égalitaire de leur foi qui renforce la tolérance et la compassion», a ajouté Nassef. Un petit nombre de manifestants se sont, malgré tout, insurgés contre le prêche conduit par une femme en protestant à l'extérieur du lieu de prière. Asra Nomani, écrivain et coorganisatrice de la cérémonie, a indiqué qu'il s'agissait pour les musulmanes «de réclamer la place qu'elles méritent» dans l'Islam.