Résumé de la 27e partie Ali Baba organise un dîner royal pour Cogia. Morgiane, sa servante, exécuta plusieurs danses avec beaucoup de grâce et de force. Ali Baba jeta une pièce d'or dans le tambour de basque de Morgiane. Morgiane s'adressa ensuite au fils d'Ali Baba qui suivit l'exemple de son père. Cogia Houssain, qui vit qu'elle allait venir aussi à lui, avait déjà tiré la bourse de son sein pour lui faire son présent, et il y mettait la main, dans le moment que Morgiane, avec un courage digne de la fermeté et de la résolution qu'elle avait montrées jusqu'alors, lui enfonça le poignard au milieu du c?ur, si avant, qu'elle ne le retira qu?après lui avoir ôté la vie. Ali Baba et son fIs, épouvantés de cette action, poussèrent un grand cri : «Ah ! malheureuse, s'écria Ali Baba, qu'as-tu fait ? Est-ce pour nous perdre, moi et ma famille ? ? Ce n'est pas pour vous perdre, répondit Morgiane : je l'ai fait pour votre conservation.» Alors en ouvrant la robe de Cogia Houssain, et en montrant à Ali Baba le poignard dont il était armé : «Voyez, dit-elle, à quel fier ennemi vous aviez affaire, et regardez-le bien au visage : vous y reconnaîtrez le faux marchand d'huile, et le capitaine des quarante voleurs. Ne considérez-vous pas aussi qu'il n'a pas voulu manger de sel avec vous ? En voulez-vous davantage pour vous persuader de son dessein pernicieux ? Avant que je l'eusse vu, le soupçon m'en était venu, du moment que vous m'avez fait connaître que vous aviez un tel convive. Je l'ai vu, et vous voyez que mon soupçon n'était pas mal fondé.» Ali Baba, qui connut la nouvelle obligation qu'il avait à Morgiane de lui avoir conservé la vie une seconde fois l'embrassa. «Morgiane dit-il, je t'ai donné la liberté et alors je t'ai promis que ma reconnaissance n'en demeurerait pas là, et que bientôt j'y mettrais le comble. Ce temps est venu, et je te fais ma belle-fille.» Et en s'adressant à son fils : «Mon fils, ajouta Ali Baba, je vous crois assez bon fils pour ne pas trouver étrange que je vous donne Morgiane pour femme sans vous consulter. Vous ne lui avez pas moins d'obligation que moi. Vous voyez que Cogia Houssain n'avait recherché votre amitié que dans le dessein de mieux réussir à m'arracher la vie par sa trahison ; et s'il y eût réussi, vous ne devez pas douter qu'il ne vous eut sacrifiée aussi à sa vengeance. Considérez de plus qu'en épousant Morgiane, vous épousez le soutien de ma famille tant que je vivrai, et l'appui de la vôtre jusqu'à la fin de vos jours.» (à suivre...)