Depuis plus de quarante années d?indépendance, La Casbah, diadème de la ville d?Alger, joyau de notre génie architectural, meurt sans qu?une action mesurée et édifiante soit prise en sa faveur. Ainsi nous assistons passivement ? et dans un désintéressement effarant ? au délabrement, voire à la destruction progressive d?un pan de notre histoire et, plus tard, quand il ne subsistera de La Casbah que de vieux souvenirs, ou d?images d?archives, qu?allons-nous dire à nos enfants ? Chacun est responsable du présent et chacun doit répondre, ce jour-là, de son silence, de son indifférence et même de son ignorance. La Casbah est plus qu?un site, qu?un ensemble architectural de maisons aux traits caractéristiques, elle est aussi une symbolique, un lieu de mémoire et d?histoire. Elle est le c?ur d?Alger ; et sans cet organe urbain, Alger, tant adulée, chantée par les poètes, tant admirée par les peintres, tant aimée par les écrivains, perdra, à coup sûr, de sa spécificité, de sa vitalité culturelle et sociale. C?est la raison pour laquelle la sauvegarde de La Casbah est impérative. Elle s?impose tant aux instances politiques qu?à la société civile. Et pour parvenir à la réhabiliter, l?existence d?une conscience sociale ? ancrée dans ce souci de préserver le patrimoine collectif ? au sein des différents acteurs susceptibles de le faire, s?impose. Car sans elle rien de ce qui a été fait jusqu?à présent n?agira en faveur de La Casbah. Les efforts s?avéreront vains.