Choix Après plus de vingt-deux ans de gazon naturel, la pelouse du stade du 5-Juillet risque de revenir au synthétique avec cette fois un gazon révolutionnaire de cinquième génération. Est-ce la fin du gazon naturel ? Il faut bien le croire si on se réfère à la tendance actuelle qui veut que même le président de la FIFA, Joseph Sepp Blatter, est favorable à l?idée que le football de demain adopte une surface synthétique qui profitera à des millions de joueurs à travers le monde d?autant plus que l?institution qu?il préside et l?UEFA ont décidé d?autoriser son utilisation en compétition officielle à partir de la prochaine saison 2005/2006. Hier honnies par les puristes de la balle ronde, les pelouses synthétiques sont aujourd?hui souhaitées par la plupart des acteurs de la balle ronde et pas n?importe qui s?il vous plaît. «Avec les progrès technologiques, les pelouses synthétiques ressemblent à s?y tromper à celles naturelles et, en plus, il n?y a pas besoin de se soucier de l?entretien et du mauvais temps. Il vaut mieux jouer sur une surface synthétique de bonne qualité que sur une surface naturelle en mauvais état», déclarait l?entraîneur du Milan AC, Carlo Ancelotti, dont la pelouse du stade San Siro a été souvent décriée par les joueurs milanais des deux camps (le Milan et l?Inter). Il est conforté dans ce choix par le directeur-général délégué du Stade de France, Pascal Simonin : «C?est la solution d?avenir. En tant qu?organisateur d?événements culturels et sportifs, je suis à fond pour une pelouse synthétique. Ce serait super. Aujourd?hui, nous recevons des produits australiens, canadiens, français d?une qualité incroyable, c?est du vrai gazon.» Chez nous, l?idée a déjà fait son chemin puisque bon nombre de stades, à travers le pays, s?habillent de plus en plus à la mode synthétique. On prévoit même une moyenne de 200 terrains à «gazonner» annuellement, même si le rythme actuel est largement en deçà de ce souhait trop ambitieux. Mais voilà que le stade du 5-Juillet, dont la pelouse naturelle est actuellement dans un piteux état, se prépare sérieusement à changer de peau pour opter plutôt pour un gazon de cinquième génération alors qu?au départ, il était question de reprendre une nouvelle pelouse. On se rappelle que le stade du 5-Juillet devait être repris avant les Jeux sportifs arabes, mais vu le temps imparti et la forte utilisation de cette enceinte, les travaux ont été reportés pour après les jeux. Mais une fois encore et pour cette fois-ci des considérations d?appel d?offres et de cahier des charges mal conçus, l?engazonnement a été programmé pour la prochaine saison. Entre-temps, la réflexion a été poussée encore plus loin et l?idée de revenir au gazon synthétique est d?actualité. Le directeur de l?Office du complexe olympique (OCO), Rachid Zeroual, ne trouve aucun inconvénient à ce choix qu?il qualifie de stratégique. «Vu qu?aucune compétition officielle ne sera organisée par l?Algérie jusqu'à 2014, comme l?a affirmé le président de la FAF, il serait plus intéressant d?opter pour un tel revêtement dont l?investissement serait largement amorti d?ici là. Cela nous permettra de programmer au moins deux matchs de championnat par semaine, sans compter les entraînements. Contrairement au gazon naturel qui exige trop de travaux et d?entretien, mais aussi une utilisation très restreinte.» Par ailleurs, on apprend que même le ministre de la Jeunesse et des Sports, Abdelaziz Ziari, serait favorable à cette idée dès lors que la nature de ce terrain sera en conformité avec les règles de la FIFA et de l?International Board. Le seul inconvénient serait peut-être une question de prestige, car pour une capitale comme Alger qui ne posséderait pas de terrain en pelouse naturelle cela ne fait pas distingué. Evidemment, la question n?est pas encore tranchée définitivement, mais l?idée réjouit déjà ceux qui la soutiennent, surtout que les Algériens n?arrivent toujours pas à maîtriser les techniques d?engazonnement naturel ni l?entretien de ces surfaces qui, souvent, engendrent de longues fermetures des stades et un investissement aussi onéreux sur le long terme qu?un terrain en tartan. La révolution synthétique est donc en marche.