Résumé de la 24e partie Le capitaine des voleurs mit son stratagème à exécution. Il ouvrit une boutique face à celle qui appartenait à Cassim, et qui était occupée par le fils d?Ali Baba. Quoique Cogia Houssain fût arrivé au but qu'il s'était proposé, qui était d'avoir entrée chez Ali Baba, et de lui ôter la vie, sans hasarder la sienne, en ne faisant pas d'éclat, il ne laissa pas néanmoins de s'excuser, et de faire semblant de prendre congé du fils ; mais comme l'esclave d'Ali Baba venait d'ouvrir, le fils le prit obligeamment par la main, et en entrant le premier, il le tira, et le força en quelque manière d'entrer comme malgré lui. Ali Baba reçut Cogia Houssain avec un visage ouvert, et avec le bon accueil qu'il pouvait souhaiter. Il le remercia des bontés qu'il avait pour son fils. «L'obligation qu'il vous en a, et que je vous en ai moi-même, ajouta-t-il, est d'autant plus grande, que c'est un jeune homme qui n'a pas encore l'usage du monde, et que vous ne dédaignez pas de contribuer à le former.» Cogia Houssain rendit compliment pour compliment à Ali Baba, en lui assurant que si son fils n'avait pas encore acquis l'expérience de certains vieillards, il avait un bon sens qui lui tenait lieu de l'expérience d'une infinité d'autres. Après un entretien de peu de durée sur d'autres sujets indifférents, Cogia Houssain voulut prendre congé. Ali Baba l'arrêta. «Seigneur, dit-il, où voulez-vous aller ? Je vous prie de me faire l'honneur de souper avec moi. Le repas que je veux vous donner est beaucoup au-dessous de ce que vous méritez ; mais, tel qu'il est, j'espère que vous l'agréerez d'aussi bon c?ur que j'ai l'intention de vous le donner. ? Seigneur Ali Baba, reprit Cogia Houssain je suis très persuadé de votre bon c?ur ; et si je vous demande en grâce de ne pas trouver mauvais que je me retire sans accepter l'offre obligeante que vous me faites. Je sous supplie de croire que je ne le fais ni par mépris ni par incivilité mais parce que j'en ai une raison que vous approuveriez si elle vous était connue. ? Et quelle peut être cette raison seigneur ? reprit Ali Baba. Peut-on vous la demander ? ? Je puis la dire, répliqua Cogia Houssain : c'est que je ne mange ni viande, ni ragoût où il y ait du sel ; jugez vous-même de la contenance que je ferais à votre table. ? Si vous n'avez que cette raison, insista Ali Baba, elle ne doit pas me priver de l'honneur de vous posséder à souper, à moins que vous ne le vouliez autrement. Premièrement, il n'y a pas de sel dans le pain que l'on mange chez moi ; et quant à la viande et aux ragoûts, je vous promets qu'il n'y en aura pas dans ce qui sera servi devant vous ; je vais y donner ordre. Ainsi faites-moi la grâce de demeurer, je reviens à vous dans un moment.» (à suivre...)