Résumé de la 26e partie Invité chez Ali Baba, le faux Cogia Houssain, ou plutôt le capitaine des quarante voleurs, crut que l'occasion favorable pour ôter la vie à Ali Baba était venue. AbdaIla prend le tambour de basque ; il commence à en jouer en marchant devant Morgiane, et il entre dans la saIle. Morgiane, en entrant après lui, fait une profonde révérence d'un air délibéré et à se faire regarder, comme en demandant la permission de faire voir ce qu'elle savait faire. Comme AbdaIla vit qu'Ali Baba voulait parIer, il cessa de toucher le tambour de basque. «Entre, Morgiane, entre, dit Ali Baba : Cogia Houssain jugera de quoi tu es capable, et il nous dira ce qu'il en pensera. Au moins, seigneur, dit-it à Cogia Houssain en se tournant de son côté, ne croyez pas que je me mette en dépense pour vous donner ce divertissement. Je le trouve chez moi, et vous voyez que c'est mon escIave et ma cuisinière et dépensière en même temps, qui me le donnent. J'espère que vous ne le trouverez pas désagréable.» Cogia Houssain ne s'attendait pas qu'Ali Baba dût ajouter ce divertissement au souper qu'il lui donnait. Cela lui fit craindre de ne pouvoir pas profiter de l'occasion qu'il croyait avoir trouvée. Au cas que cela arrivaît, il se consola par l'espérance de la retrouver en continuant de ménager l'amitié du père et du fiIs. Ainsi, quoiqu?il eût mieux aimé qu'Ali Baba eût bien voulu ne le lui pas donner, il fit semblant néanmoins de lui en avoir obligation, et il eut la complaisance de lui témoigner que ce qui lui faisait plaisir ne pourrait pas manquer de lui en faire aussi. Quand Abdalla vit qu'Ali Baba et Cogia Houssain avaient cessé de parler, il recommença à toucher son tambour de basque et l'accompagna de sa voix sur un air à danser ; et Morgiane, qui ne le cédait à aucune danseuse de profession, dansa d'une manière à se faire admirer, même de toute autre compagnie que celle à laquelle elle donnait ce speclacIe, dont il n'y avait peut-être que le faux Cogia Houssain qui y donnaît peu d'attention. Après avoir dansé plusieurs danses avec le même agrément et de la même force, elle tira enfin le poignard ; et en le tenant à la main, elle en dansa une dans laquelle elle se surpassa par les figures différentes, par les mouvements légers, par les sauts surprenants, et par les efforts merveilleux dont elle les accompagna tantôt en présentant le poignard en avant comme pour frapper tantôt en faisant semblant de s'en frapper elle-même dans le sein. Comme hors d'haleine enfin, elle arracha le tambour de basque des mains d?Abdalla, de la main gauche et en tenant le poignard de la droite elle aIla présenter le tambour de basque par le creux à Ali Baba à l'imitation des danseurs et des danseuses de profession, qui en usent ainsi pour soIliciter la libéralité de leurs spectateurs. (à suivre...)