L'acteur égyptien Ahmed Zaki, décédé dimanche, à l?âge de 56 ans, a incarné tour à tour le héros du panarabisme Nasser et le champion de la paix avec Israël Sadate, mais était surtout adulé pour avoir exprimé l'homme de la rue égyptien dans toute sa complexité. Ahmed Zaki, homme du terroir, avait trouvé son public en 1970, jouant un rôle mineur dans une comédie théâtrale à grand succès Hello Chalabi. Une année plus tard, il se distingue parmi les titans de la comédie, Adel Imam et Saïd Saleh, dans la pièce culte L'Ecole des cancres. Il gagnera par la suite le surnom de Tigre noir, nom du film où il incarne l'histoire vraie d'un immigré égyptien pauvre devenu champion de boxe en Suède. Né en 1947 dans la ville provinciale de Zagazig (Delta), orphelin, il est recueilli enfant par ses grands-parents. Il obtient avec les honneurs le diplôme de la Haute école d'arts dramatiques du Caire en 1973. Il participe à 56 films, dont le premier en 1973, Les enfants du silence où il incarne un soldat égyptien frustré par la défaite des Arabes face à Israël en 1967. Outre les présidents Gamal Abdel Nasser et Anouar el-Sadate, il a incarné à l'écran l'écrivain moderniste aveugle égyptien du début du XXe siècle, Taha Hussein. Ahmed Zaki ne coopérera qu'une seule fois avec le célèbre cinéaste Youssef Chahine dans Alexandrie, pourquoi ?. Ahmed Zaki est mort en laissant inachevée son ?uvre ultime, Halim, où il incarnait une autre figure adulée des Egyptiens, le célèbre chanteur de charme Abdelhalim Hafez, mort le 30 mars 1977. Ahmed Zaki a eu un fils Haytham (23 ans), avec l'actrice égyptienne Hala Fouad, décédée à 24 ans d'une tumeur cérébrale.