Décision C'est ce lundi matin que le Parlement israélien (Knesset) examine un projet de loi pour la tenue d'un référendum national. Le Premier ministre israélien appelle «à voter contre ce projet», car, selon Ariel Sharon, «ceux qui proposent ce projet de référendum cherchent» à saboter ou du moins à retarder l'application du retrait prévu qui doit débuter le 20 juillet. Le parti travailliste menace, pour sa part, de quitter la coalition gouvernementale, «si la loi sur le référendum devait être promulguée». Le parti religieux orthodoxe Shass, connu pour ses positions radicales, votera pour le projet et souhaite l'éclatement de la coalition gouvernementale. Son responsable Eli Yishaï a indiqué qu'il tenterait de convaincre les députés «rebelles» du parti Likoud (droite) de M. Sharon, opposés au retrait, de voter pour le référendum, dans l'espoir qu'une majorité au Parlement puisse se dégager avec l'appui du rabbin Yossef. L'objectif affiché par ces partis, appuyés par le groupe de pression des colons, c'est de torpiller le «plan de désengagement» de M. Sharon. Cependant, ces partis hostiles à la politique de retrait risquent de ne pas peser lourd dans les débats. Cela s'explique par le soutien de la Maison-Blanche à la politique de Sharon. La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a apporté de l'eau au moulin de Sharon en affirmant qu'il n'existe «aucun désaccord avec la politique israélienne». Elle réitère ce soutien dans une interview diffusée, hier, par la radio israélienne où elle affirme qu'«il faudra prendre en compte, dans les négociations sur le statut final, des principaux centres de population existant en Cisjordanie». Entre-temps, le ministre israélien de la Défense Shaoul Mofaz approuve la construction de 3 500 nouveaux logements dans la colonie de Maale Adumim, au nord d'El-Qods occupé. Pour sa part, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui prépare des élections législatives pour le 17 juillet, avait déclaré : «Les colonies sont illégales, un point c'est tout», en précisant : «La question des colonies devrait être examinée lors des négociations sur le statut final.» De son côté, le haut représentant pour la politique étrangère de l'UE Javier Solana a affirmé que la décision israélienne d'élargir ses colonies «allait à l'encontre de l'engagement pris par les parties concernées» et que «toute action unilatérale pouvait affecter la conclusion d'une solution finale au conflit israélo-palestinien».