Près de la moitié des habitants du monde arabe vit avec moins de deux dollars par jour, une situation qui risque de perdurer en raison d'une croissance anémique, a indiqué la Commission économique et sociale de l'ONU pour l'Asie occidentale (Escwa) dans une étude publiée vendredi à Beyrouth. «L'image de riches arabes domine. Mais le fait est que 40 à 50% de la population vit en dessous du seuil de 2 dollars par jour, une situation qui risque de perdurer, sans mentionner que la pauvreté empire avec un taux de croissance plus faible», écrit l'étude. «Les taux de croissance des pays de cette région sont plus faibles qu'en Afrique», souligne le rapport selon lequel «l'instabilité, à elle seule, a pour effet que le monde arabe perd deux points de pourcentage de croissance chaque année depuis 1989». «Comme en Afrique, les ressources financières de cette région ne peuvent avoir d'effets positifs sur le développement que lorsqu'elles sont rapatriées vers la région dans des conditions de stabilité», indique-t-il. «Les capitaux arabes privés à l'étranger restent pratiquement indisponibles pour le développement régional (...) et l'impression largement dominante que la région de l'Escwa est riche en ressources et en capitaux est une fausse notion», selon ce rapport qui souligne que le pétrole est la matière première dont la volatilité est la plus grande. L'Escwa concerne 12 pays (Arabie Saoudite, Bahreïn, Egypte, Emirats arabes unis, Irak, Jordanie, Koweït, Liban, Oman, Qatar, Syrie et Yémen), ainsi que les territoires palestiniens, mais ces derniers ne sont pas couverts par l'étude qui porte sur la dernière décennie.