Depuis que la crise économique globale s'est installée, les Etats, notamment les plus développés, ont engagé des plans de relance économique sur différents axes. Cependant ces divers plans apparemment n'ont apporté aucune sortie de crise à défaut d'une concertation globale, réfléchie, approuvée unanimement par toutes les nations. Plus encore, la réforme de l'architecture financière internationale n'est plus un choix, mais une urgence. C'est dans cette perspective que les responsables politiques du monde entier se réuniront au siège de l'ONU, du 24 au 26 juin, pour discuter de la crise économique et financière. Ils envisageront des mesures immédiates et à plus long terme afin d'en atténuer les effets, notamment sur les populations les plus vulnérables. Ils réfléchiront également sur la réforme de l'architecture financière internationale. Ce sommet fait suite à la Conférence internationale sur le financement du développement tenue en décembre 2008 à Doha (Qatar). Les Etats Membres avaient prié le président de l'Assemblée générale, Miguel d'Escoto Brockmann, d'organiser une réunion " au plus haut niveau ". Il est à rappeler dans ce contexte que la Division de l'analyse des politiques de développement du Département des affaires économiques et sociales (DESA), appartenant aux Nations unies, a revu à la baisse leurs prévisions économiques pour 2009, estimant que l'économie mondiale devrait baisser de 2,6% cette année, contre -0,5% selon l'estimation de janvier. Les pays en développement sont les plus directement touchés par cette récession, et, même si les politiques adoptées pour répondre aux effets de cette crise portaient leurs fruits, une reprise modérée ne serait envisageable qu'à partir de 2010, a indiqué M. Rob Vos, directeur de la DESA lors d'une conférence de presse. D'après les études menées par le DESA, le revenu mondial moyen par habitant devrait baisser de 3,7% en 2009. Une soixantaine de pays en développement (sur les 107 pour lesquels des données étaient disponibles) vont probablement voir leur revenu par habitant diminuer cette année. Seuls sept pays -alors qu'ils étaient 69 en 2007 et 51 en 2008- enregistreront, cette année, une progression de 3% de leur produit intérieur brut (PIB) par habitant, ce qui est considéré comme le seuil minimum de croissance pour pouvoir réduire significativement la pauvreté. Des mesures sans précédent ont déjà été prises sur les plans monétaires, financiers et fiscaux, pour stabiliser les marchés et relancer la croissance économique, est-il relevé dans le rapport, dont les auteurs mettent cependant en garde contre les risques réels que présenterait une crise de longue durée pour la sécurité et la stabilité mondiales. " Les ressources promises par le G-20, bien que significatives, sont insuffisantes pour donner aux pays en développement les moyens de stimuler leurs économies et d'en aligner les efforts de croissance sur leurs priorités de développement ", souligne le rapport. M. Vos a précisé que les mesures d'incitation macroéconomique prises unilatéralement par des gouvernements nationaux créaient des déséquilibres au niveau mondial, puisqu'elles ne concernent, à 80%, que les pays développés. Dans le cadre d'une réponse mieux coordonnée, des stimulus macroéconomiques d'un montant d'environ 500 milliards de dollars devraient être mis à disposition des pays en développement, a-t-il souligné. Le rapport prédit que si de telles politiques de financement du développement étaient mises en œuvre, l'économie mondiale devrait amorcer son redressement à raison d'un taux de croissance annuel moyen de 4% à 5% entre les années 2010 et 2015, qui serait soutenu par un taux de croissance robuste de 7% par an dans les pays en développement. Si la réponse appropriée qui est recommandée n'était pas apportée à la situation actuelle, ces mêmes pays ne bénéficieraient que de performances très inférieures basées sur un taux de croissance qui n'atteindrait que la moitié de celui cité plus haut. H.M.