Déclaration Paul Wolfowitz s'est voulu rassurant quant à sa volonté de prendre les décisions au sein de la BM en concert «avec les partenaires et non pas avec la Maison-Blanche». Dans des déclarations au lendemain de sa confirmation au poste de président de la BM par le conseil d'administration de la Banque, Wolfowitz a nié être «dépendant» de George Bush, tout en se disant «fonctionnaire international qui ?uvrera avec détermination à réduire et à lutter contre la pauvreté», considérant cette dernière comme une question consensuelle qui ne saurait faire l'objet de divisions. Tout en admettant être «une personnalité controversée», Wolfowitz a assuré être résolu à «écouter tout le monde». La candidature de Paul Wolfowitz à la présidence de la BM avait provoqué une grande polémique, en raison de son rôle dans la planification de la guerre contre l'Irak lorsqu'il était le numéro deux du Pentagone. Appréhendant cette candidature, le Luxembourg, président actuel de l'Union européenne, a provoqué une réunion à Bruxelles à la veille du vote du conseil d'administration de la BM. Néanmoins, le candidat américain a obtenu un soutien européen décisif, après avoir réussi à estomper les appréhensions de l'UE. Idéologue néoconservateur, à l'expérience limitée en matière de développement ? il était ambassadeur en Indonésie de 1986 à 1989 ?, Paul Wolfowitz a toujours eu l'ambition de propager la démocratie sur la planète. Dans ses déclarations, il insiste beaucoup sur l'écoute et son intention de consulter ses collègues, la société civile et les employés de la Banque, mais il reste vague sur la politique qu'il entend mener. «Les six prochains mois vont constituer une période cruciale pour la politique internationale en matière de développement, en particulier à l'approche du sommet de l'ONU en septembre sur les objectifs de développement du millénaire», a-t-il souligné. Le premier de ces objectifs est la réduction de moitié de la pauvreté mondiale en 2015. Mais l'Afrique risque de ne pas pouvoir y parvenir, selon les experts. Par ailleurs, M. Wolfowitz a indiqué avoir maintenant, après ses multiples consultations, «un nouveau sens du besoin urgent d'allégement de la dette, d'infrastructure et d'intégration régionale, si nous voulons réduire la pauvreté».