Rencontre Le Soudan, l'Egypte, la Libye, le Nigeria et le Tchad ont pris rendez-vous le 20 avril à Charm el-Cheikh. La tenue de ce Sommet en Egypte avait été maintes fois évoquée sans qu'une date soit fixée. Le porte-parole de la présidence égyptienne, Souleimane Awad, avait déclaré, le 17 février, que l'Egypte avait décliné une invitation de l'UA à organiser un sommet au Caire sur le Darfour. Un sommet réunissant les parties invitées à Charm el-Cheikh, sans les mouvements rebelles du Darfour, s'était tenu en Libye en octobre 2004, mais n'avait débouché sur aucun résultat concret. «Ce nouveau sommet tentera de donner un élan aux efforts de règlement dans cette région», a ajouté le ministre en affirmant que l'Egypte espérait «la poursuite et l'aboutissement des négociations d'Abuja» actuellement suspendues. Le Darfour est une région désertique de l'ouest du Soudan grande comme la France. Selon l'ONU, quelque 180 000 personnes sont mortes du fait de la guerre civile qui y sévit depuis février 2003 ou de ses suites. Khartoum est accusée d'avoir sévèrement réprimé la révolte des populations d'origine africaine de cette région désertique en lançant contre elles les Djandjawid, milices progouvernementales d'origine arabe dont les crimes sont largement avérés. Les pourparlers intersoudanais, entre les belligérants du Darfour, chapeautés par l'Union africaine (UA) sont suspendus depuis décembre. Prié de dire s'il considérait comme une «politique de deux poids, deux mesures» la dernière résolution du résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Darfour, M. Aboul Gheit a répondu : «La politique de deux poids, deux mesures, n'est pas étrangère à la communauté internationale.» «La communauté internationale doit faire attention et ne pas prendre de mesures ou de résolutions pouvant compliquer la situation et entraîner des pressions sur la société soudanaise, ce qui pourrait conduire au contraire de l'effet escompté», a-t-il ajouté. Le Conseil de sécurité de l?ONU a adopté jeudi une résolution (la 1593) permettant à la Cour pénale internationale (CPI) de poursuivre les responsables de meurtres, de viols ou de pillages commis au Darfour.