Vieille La minoterie de Hacine, dans la wilaya de Mascara, date de l?ère coloniale puisqu?elle a été construite en 1892. Implantée à l?extrémité de la localité dans un site ciblé pour la circonstance, la minoterie était intégrée au groupe agro-alimentaire dénommé Les Moulins réunis de Mascara et dont la responsabilité était confiée à un colon de l?époque M. Coriat. L?objectif premier de la réalisation d?une telle usine était de répondre à la demande en matière de semoule et de farine, produits fabriqués par cette unité et qui offrait du travail à une cinquantaine d?ouvriers (européens et algériens). Ce terrain se trouve à proximité de l?oued El-Hammam, choix motivé par l?alimentation de l?unité en eau, élément nécessaire pour laver le blé avant mouture. Après l?accession du pays à l?indépendance, l?unité a été prise en charge par la Sempac et le personnel algérianisé. Mais en application de la politique sociale, le nombre d?ouvriers a été revu à la hausse, ce qui a complètement faussé les calculs. Néanmoins, la continuité fut assurée et l?unité de Hacine a été transformée en minoterie et fonctionne, bon gré mal gré, avec un effectif avoisinant les 100 ouvriers tous pères ou soutiens de famille. Au fur et à mesure que les années passaient, l?unité vieillissait et le matériel s?usait. Eu égard à son état vétuste et en l?absence sur le marché de pièces de rechange, le rendement s?en ressentait. A la suite du séisme du 18 août 1994, l?unité de Hacine a été sérieusement touchée et, pour procéder au recensement de l?état des lieux, une commission a été dépêchée par la direction générale de l?Eriad, filiale dont faisait partie la semoulerie, laquelle, se basant sur l?importance des dégâts, avait prononcé sa réforme. Mais, solidaires et poussés par la crainte de perdre leurs emplois, les ouvriers s?étaient mobilisés pour sauver leur unité en apportant chacun sa contribution. Ils sont parvenus à relever le défi et la semoulerie a été remise en marche après tant d?efforts consentis. Mais comme on ne peut faire du neuf avec du vieux, l?euphorie des travailleurs n?a été que de courte durée. La semoulerie s?est reconvertie en minoterie sur une décision émanant de la direction générale de l?Eriad ce qui les a contrariés et, pour cette raison, plusieurs d?entre eux ont demandé leur départ volontaire à la retraite alors que ceux, atteints par la limite d?âge, y ont été mis d?office. Le comble, c?est quand les responsables de l?unité ont demandé l?accord de la tutelle pour recruter des jeunes afin de pourvoir au remplacement des partants auxquels une réponse défavorable avait été signifiée. Avec un effectif réduit, la minoterie ne peut atteindre les objectifs assignés d?autant plus que l?absence des spécialistes se fait cruellement sentir et au rythme où s?enchaînent les départs à la retraite, l?usine risque de se retrouver sans ouvriers ce qui compromet sérieusement l?avenir de la doyenne des unités relevant de l?Eriad. Bien qu?étant informés, les décideurs se murent dans un silence et ne semblent pas se soucier des problèmes résultant de la disparition de cette unité qui emploie jusqu?à une quarantaine de personnes découragées par la tournure des événements et qui, à défaut d?être mutés dans les unités de Sig ou de Mascara, souhaitent tous bénéficier d?une retraite Il est à signaler que les postulants à une retraite bénéficient d?une prime, d?une augmentation de salaires sous forme de 2 ou 3 catégories, des avantages non négligeables et qui leur permettront de n?avoir aucun regret, leur avenir étant assuré.