En dépit de son étiquette de commune ancienne, victime de surcroît d'un violent séisme, Hacine n'a connu que très peu de changements en matière d'infrastructures socio-éducatives susceptibles de lui permettre d'accéder à un stade conforme à son statut. Anciennement Oued El Hammam, puis Dublineau à l'époque coloniale, la création de la commune remonte à 1 855 consécutivement à une escale effectuée par un maréchal des logis en retraite de passage dans la région. Et, comme l'aspect du paysage lui a convenu, il a décidé de s'installer en érigeant une auberge. Sa population primaire se composait exclusivement d'indigènes encadrés et exploités par des colons qui bénéficiaient de toutes les faveurs. L'appellation Oued El Hammam est justifiée par l'existence d'une rivière qui prend sa source à partir de la ville des Thermes et qui traverse la localité pour se déverser dans le barrage de Fergoug. Quant à Dublineau, c'est tout simplement le nom du maréchal qui lui a été attribué. Si les deux premières dénominations, pourtant anciennes, trouvent leur explication, l'origine de la dernière baptisation de Hacine, qui remonte à 1963, reste une énigme que même les anciennes figures du village ne parviennent pas à résoudre. Dans ce contexte, aucune trace susceptible de justifier cette appellation n'est disponible au niveau des archives de la commune, ce qui constitue une entrave à l'écriture de son histoire. Si au cours de la période coloniale ce village, typiquement rural, était très courtisé eu égard à ses richesses dominées par les produits fruitiers et les agrumes, des cultures favorisées par la fertilité de la terre et l'abondance des ressources hydriques puisées généralement de la rivière, les donnes ont changé sensiblement au cours des deux dernières décennies avec la disparition de tous les vergers qui étaient plantés aux quatre extrémités de la commune. En effet, à cette époque, Dublineau était surtout connu pour les variétés de ses oranges et de ses mandarines telles que la clémentine, la mandarine, la double fine, la douce, la Thompson et la sanguine. Outrageusement disponibles, ces produits étaient conditionnés sur place dans des centres appropriés et exportés outre-mer en quantité et en qualité par les colons et, les villageois profitaient de ces circonstances pour travailler, se rassasier et offrir gracieusement à leurs proches ces fruits succulents. Ce n'est hélas plus le cas aujourd'hui puisque même les gens de la région sont contraints d'acheter les oranges pour leur consommation. En 1962, il existait trois centres de conditionnement, une briqueterie, une minoterie, des centaines d'hectares de vergers tous produits confondus et des possibilités d'investissement énormes. Tout a été dilapidé ; la briqueterie a été détruite, la minoterie fermée et les arbres fruitiers arrachés et remplacés par le béton. Cette déformation a radicalement changé l'aspect du paysage de la commune longtemps mise en hibernation. Certes, depuis son passage sous la coupe de la wilaya de Mascara, à partir de 1976, le village de Hacine a bénéficié de quelques projets tous secteurs confondus mais ils se comptent sur les doigts d'une seule main sans conséquence pour son développement. Tous les espaces libres à l'intérieur du tissu urbain ont été morcelés et cédés aux citoyens en lots de terrain à bâtir sur lesquels ils ont construit de nouvelles habitations et, à ce titre, la commune a enregistré une extension proportionnelle. Le 18 août 1994, la région des Beni Chougrane a été victime d'un violent séisme d'une magnitude 5,6 sur l'échelle de Richter dont l'épicentre a été recensé à Hacine. Cette catastrophe naturelle avait fait 172 morts et 270 blessés ainsi que des dégâts importants.