Protestation Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées, ce samedi dans la capitale irakienne, pour dénoncer la présence américaine. Un important dispositif sécuritaire a été déployé sur les principaux axes menant à la capitale irakienne et deux des ponts qui enjambent le Tigre, alors que la foule scandait : «Non, non à l'Amérique. Non, non à l'occupation.» L'appel à cette manifestation a été lancé, vendredi, notamment par le mouvement du chef chiite Moqtada Al-Sadr. «A l?occasion du début de l'occupation, je demande à tous les Irakiens de manifester demain place Ferdous, où la statue de Saddam Hussein est tombée», a déclaré cheikh Abdel Zahra al-Souaidi lors de la prière du vendredi, dans le quartier de Sadr City. Les forces américaines étaient entrées à Bagdad, le 9 avril 2003, marqué par la destruction d'une statue de Saddam Hussein sur la place Ferdous. «Deux ans sont passés et nous n'avons rien vu à part les promesses des occupants. Deux ans sont passés et on ne voit que le sang, la destruction et le pillage. Les Irakiens voient impuissants leurs fils égorgés et leur argent pillé», a souligné le chef du Comité des oulémas musulmans devant ses fidèles réunis dans la mosquée Oum al-Qoura, dans l'ouest de Bagdad. Pour sa part, un autre imam sunnite, cheikh Taha Ahmad al Samarraï de la mosquée d'Abou Hanifa à Bagdad, a lancé : «J'entends des gens qui voulaient fêter ce jour. Est-ce qu'on peut fêter un jour (depuis lequel) 100 000 Irakiens sont morts et l'infrastructure du pays détruite ?» La liste des morts continue à s?allonger puisque quinze soldats irakiens ont trouvé la mort et plusieurs autres ont été blessés ce samedi matin lors de l'explosion d'un engin à Latifiyah, au sud de Bagdad, lors du passage de plusieurs véhicules de l'armée irakienne. L'armée américaine a annoncé, de son côté, la mort d'un soldat américain, tué vendredi par un engin explosif dans la région de Kirkouk, dans le nord de l'Irak. Selon les chiffres du Pentagone, ce décès porte à 1 535 le nombre de soldats américains tués en Irak depuis que les Etats-Unis ont envahi ce pays en mars 2003. Par ailleurs, près de 175 000 soldats étrangers se trouvent actuellement en Irak en majorité des Américains. En outre Saddam Hussein doit être jugé par un tribunal spécial irakien, mais se trouve, jusqu'au procès, sous la garde des forces américaines près de l'aéroport international de Bagdad.