Résumé de la 3e partie Vacher commença à errer dans la campagne française. Il se faisait embaucher occasionnellement, mais ne restait jamais au même endroit. Les témoignages sur son comportement varient beaucoup. Vacher, durant ses années de vagabondage, connut des périodes de «rémission», de lucidité. Il souffrait particulièrement de la chaleur et redoutait les effets du soleil sur sa tête. Il portait toujours un chapeau et utilisait même un parapluie. La plupart du temps, il était sale et mal vêtu, mais portait fièrement sous ses autres vêtements sa vareuse militaire qui lui servait souvent de passeport auprès des gendarmes. Il possédait également un grand sac et, surtout, un redoutable gourdin. Il vagabonda en solitaire, mais on le vit plusieurs fois avec un compagnon, un certain Gautrais, qu'il tua accidentellement à Lacaune, dans le Tarn. Il étranglait, poignardait, égorgeait et/ou éventrait ses victimes : au moins 20 en trois ans et demi. Il les violait, souvent après les avoir tuées, et mutilait leurs organes sexuels. Après chaque crime, des témoins affirmaient avoir vu un vagabond laid et nauséabond passer dans le coin. Vacher tua des veuves chez qui il logeait, des jeunes femmes et des adolescents, garçons ou filles. Les meurtres de veuves étaient sans doute des «accidents» dus à des crises de rage ou à l'emportement de Vacher, qui ne supportait d?être contrarié. Vacher fut arrêté à Baugé, en Maine-et-Loire, en 1896, pour coups et blessures, mais ne fut condamné qu'à un mois de prison. A peine sorti, il égorgea une bergère de 19 ans, Marie Moussier-Lorut, dans l'Allier. Bien que Jack l'Eventreur soit célèbre de par le monde en cette fin de siècle, les journaux locaux ne s'intéressaient pas vraiment aux faits divers, et seulement s'ils étaient régionaux. Les policiers et les gendarmes ne liaient les crimes que s'ils avaient eu lieu dans le même département et au même moment. Le procureur de la République Fonfrède, en poste à Dijon, qui avait «une vue plus large», fit le rapprochement entre le crime de Busset (dans l'Allier, en septembre 1896) et celui de Varennes-Saint-Honorat (en Haute-Loire, en octobre 1896). Avec une intuition remarquable, il les rapprocha d'un autre crime identique, celui du Bois-du-Chêne, dans le département de la Côte-d'Or (en 1895). Il fit rédiger une circulaire qu'il adressa aux différents parquets des départements du sud-est de la France, en leur demandant de rechercher dans leurs archives des crimes présentant des caractéristiques similaires et demeurés irrésolus. A la fin de 1896, le procureur se retrouva en possession de très nombreux dossiers. Il dressa la liste de sept crimes possédant de grandes similitudes : Olympe Buisson le 29 septembre 1890. Augustine-Adèle Mortureux le 18 mai 1895. Mme Morand le 24 août 1895. Victor Portalier le 31 août 1895, Pierre Massot-Pellet le 29 septembre 1895, Marie Moussiet-Lorut le 10 septembre 1896, Rosine Rodier le 1er octobre 1896. (à suivre...)