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En gestation
Publié dans Info Soir le 21 - 04 - 2005

Rudimentaires Les techniques du graffiti sont monnaie courante dans l'art plastique d'aujourd'hui : terre, boue?, autant de moyens volontairement sommaires.
Le graffiti peut être assimilé à un véritable art qui marche avec son temps et son public. Les graffitis risquent aussi de devenir un courant reconnu comme pratique artistique. Joan Miro a dit : «La création pure, c'est un petit graffiti, un petit geste sur un mur, ça c'est la vraie création.»
Picasso, un monument de l'art, a agréé cette pratique graffitique. «Quand j'étais jeune, souvent, j'ai même copié des graffitis, et combien de fois j'ai été tenté de m'arrêter devant un beau mur et y graver quelque chose ! Les graffitis sont à tout le monde et à personne (?) Quelle invention prodigieuse dans chacune d'elles quand je vois dessiner les gosses dans la rue, sur l'asphalte, de ce qu'ils font de leurs mains, ils m'apprennent aujourd'hui quelque chose», a-t-il confié. Larbi Mahdeb, étudiant à l?Ecole des beaux-arts, prépare un mémoire de fin d'études sur les «Graffitis entre art et révolte». Ce jeune artiste travaille beaucoup sur les graffitis, notamment sur les techniques de collage et décollage. «Lors des élections, les murs d'Alger sont pleins de posters de candidats, les jeunes les déchirent, et parfois, on a une superposition de photos ce qui donne un ensemble de couleurs. Je m'inspire de ces «restes» pour en faire un graffiti, qui deviendra une ?uvre», estime Larbi.
Dans les tableaux de ce jeune artiste, domine le noir, une couleur qui «reflète le néant, le vide» explique-t-il. «Les graffitis sont un art à l?état brut, cela est dû à l'instantanéité de la créativité. Mais aussi aux matériaux utilisés, clous, boue, pierre.» «Cela ne passe pas par le processus analytique», explique-t-il. «Je me défoule, avoue-t-il. La créativité est le résultat d'un refoulement qu'on expose sur un support».
Dans les pays développés où la «contre-culture», comme le rap, est implantée, les tagueurs font partie d'un mouvement plus vaste.
Ils font partie du rap danse. «Le mouvement, comme le dira Alain Woodrow, ce n'est pas une mode, mais un mode de vie, voire une question de survie». Ces jeunes prennent une revanche sur les écoles d'art.
Ils utilisent des moyens modernes et ne se limitent pas à l'apposition de signatures ou d'un signe, mais exécutent, dans certains cas, de véritables fresques relatives à leur vie, à leurs revendications...


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