A l?approche de chaque fin de saison, il ne se passe pas une journée sans que l?on évoque «l?arrangement» au détriment de l?éthique sportive. A quand la réaction des hauts responsables pour mettre un terme à ces pratiques qui ont précipité le football national au fond de l?abîme ? Cela intervient au moment où le Conseil des ministres vient d?approuver l?avant-projet de loi sur la prévention et la lutte contre la corruption dont le président de la République fait son cheval de bataille pour permettre à l?Etat de recouvrer sa crédibilité et son autorité sur la vie socio-économique du pays. Il est même prévu un organe doté de larges prérogatives à même de lui permettre d?accomplir au mieux sa délicate et difficile mission. La lutte contre la corruption, comme énoncé dans l?avant-projet, appréhende ce fléau dans son sens le plus large, y compris dans le football puisqu?il s?agit également d?associations bénéficiant, entre autres, des deniers publics, même si le secteur économique est le plus visé à travers cette loi. Le président Bouteflika a insisté sur la nécessité, voire l?urgence, de combattre ce fléau qui fait des ravages dans la société algérienne. Aujourd?hui, il ne se passe plus une semaine ou un jour sans que des affaires sont révélées sur les turpitudes du football algérien, notamment celles faisant état de corruption ou de tentatives de corruption. Du coup, c?est l?image d?un sport, déjà en régression à travers ses résultats et son niveau de performance, qui est montré du doigt comme un malpropre. Une image brouillée également par la violence, toutes divisions confondues, que la peste de la corruption est venue presque achever. L?année 2005 débute d?ailleurs mal pour le football algérien, que ce soit sur le plan des résultats ou bien au niveau de l?ambiance interne. La triste réalité l?a vite rattrapé en mettant à nu ses carences, ses faiblesses et surtout sa crise morale. Les Verts sont mal embarqués pour les éliminatoires de la CAN-2006, les meilleurs clubs (JSK et USMA) sont éliminés ou presque des compétitions internationales, le MCA, en Ligue des champions arabe, et le MCO, en coupe de la CAF, ne tarderont pas à rejoindre le lot des autres frustrés (NAHD et ESS). La sélection espoirs s?est fait écarter des Jeux islamiques par l?Iran en quarts de finale après avoir subi une lourde défaire face à l?Arabie saoudite (0 à 5). Le football algérien se noie également dans des tracasseries quotidiennes liées à la programmation, au manque de moyens infrastructurels, à l?absence de formation et de travail réel au niveau des jeunes catégories, au bricolage et à la corruption. La corruption, voilà le mot (le plus vil des maux) qui ronge de plus en plus une discipline déjà ébranlée par d?autres problèmes.