Résumé de la 9e partie Des soldats ivres se sont mutinés, ils veulent couler le radeau. Les autres passagers doivent leur livrer combat. Plusieurs personnes sont tuées. Un calme précaire finit par s?établir. A minuit, les hostilités reprennent. Il y a encore de nombreux morts des deux côtés. Puis les mutins s?emparent d?un officier, le sous-lieutenant Lozach. ? Libérez-le immédiatement, hurle Coudin, le commandant du radeau. ? Non, crient les mutins, il nous a fait souffrir quand nous étions en garnison à l?île de Ré ! ? Le sous-lieutenant Lozach n?a pas commandé à l?île de Ré ! ? Ce n?est pas le sous-lieutenant Lozach, mais le lieutenant D?Anglas ! Il y a confusion sur la personne. En effet, le lieutenant D?Anglas était à l?île de Ré et les soldats, sous sa responsabilité, ont eu à souffrir. Le lieutenant D?Anglas a, au début, pris place sur le radeau puis, à la dernière minute, il a réussi à embarquer dans l?un des canots de sauvetage. ? Pour la dernière fois, libérez le sous-lieutenant ! Et comme les mutins refusent, il faut donner l?assaut. Le sous-lieutenant est libéré, au prix de nouveaux blessés et tués. Toute la nuit, les mutins vont exiger qu?on leur livre Lozach et il faut, à plusieurs reprises, repousser leurs assauts. Au cours d?un de ces assauts, l?enseigne Coudin est poussé dans l?eau, mais il réussit à s?agripper au radeau et à remonter. Quand le jour se lève, on constate la disparition d?un grand nombre d?hommes. Il n?en reste plus qu?une soixantaine. Cela allège considérablement le radeau qui n?est immergé qu?à moins de cinquante centimètres. Le radeau a aussi été débarrassé ? à l?exception d?un tonneau de vin ? des barriques qui contenaient la boisson. On répare le mât, on y accroche un sac où ont été déposés l?argent et les bijoux des rescapés. Quelques passagers croient entrevoir la côte, au loin, mais ce n?est qu?un mirage : il n?y a que la mer, une immense étendue d?eau qui ne semble avoir ni commencement ni fin. Cependant, comme on n?a pas mangé depuis le premier jour du naufrage, les hommes ont faim. Certains se mettent à mâcher des morceaux de corde ou de cuir, tandis que d?autres s?approchent des cadavres qui gisent sur le radeau et qu?on n?a pas encore jetés à la mer. L?un des hommes prend un couteau, s?approche d?un corps et, rapidement, découpe un morceau de chair. Il la met goulûment dans sa bouche et se met à la mâcher. Les autres, horrifiés, détournent la tête, mais la faim devient intolérable. Il faut manger ou mourir. Alors, d?autres hommes s?approchent des cadavres et, à leur tour, découpent des morceaux qu?ils dévorent. Sur le point de défaillir, il y a à peine un instant, les voilà qui reprennent vie ! La nuit tombe. Après l?affreux festin, les hommes, épuisés par la veille et les combats, veulent dormir, mais comme ils ont encore de l?eau jusqu?aux genoux, ils doivent dormir debout. Ceux qui ne résistent pas à la station debout mourront noyés. Quand le soleil se lève, on a encore perdu douze hommes. On jette les corps à la mer, sauf un, qui servira de nourriture aux rescapés? (à suivre...)