La mise en place d'un plan national de lutte contre le diabète demeure une priorité en raison du nombre de personnes atteintes et souffrant de complications graves. Les spécialistes n'ont pas cessé de répéter que la maladie prend des proportions très inquiétantes en Algérie, ce qui devrait faire réagir les pouvoirs publics pour réfléchir à une stratégie nationale. Les travaux de la Société algérienne de diabétologie organisés durant trois jours (12,13 et 14 février) ont mis en exergue la dure tâche et la réalité amère auxquelles font face quotidiennement les praticiens généralistes et spécialistes. Si les traitements sont aujourd'hui pratiquement disponibles, la prévention reste le parent pauvre. D'ailleurs, les intervenants n'ont pas manqué d'insister sur cet aspect qui pourrait réduire les coûts de la santé dans la prise en charge d'un diabétique de 10 000 Da par mois. La prévalence de la maladie a atteint les 12% pour les personnes âgées entre 35 et 70 ans et elle risque de connaître une flambée si rien n'est fait, sachant que des complications ont été rapidement constatées chez la majorité des sujets (cécité, pied diabétique, insuffisance rénale, maladies cardiovasculaires, etc.). Les différentes enquêtes réalisées dans certains secteurs sanitaires et présentées lors de ce congrès, montrent bien que le diabète de type 2, le plus redouté surtout lorsqu'il est associé à une hypertension, augmente significativement avec l'âge et il avoisine les 10% retrouvés dans d'autres localités. Les spécialistes ont aussi mis l'accent sur l'émergence du diabète de type 2 chez les adolescents lié à l'obésité. Concernant les traitements, une large gamme de produits est aujourd'hui disponible, dont l'évaluation de certains a fait l'objet de symposiums lors de ces journées. De nouvelles thérapeutiques ont été également présentées telles que les insulines modernes disponibles sur le marché algérien. « La prise en charge totale du diabète en assurant des médicaments remboursables constitue un des acquis de l'Algérie en matière de santé », a déclaré le secrétaire général de la SAD, Dr Daoud, en précisant qu'il est important que les pouvoirs publics élargissent l'éventail des produits de la prise en charge, en assurant la disponibilité de l'appareil d'injection d'insuline sous forme de stylo, le glucomètre et le tensiomètre.