Rencontre Sidi Saïd devait, en principe, mettre ce matin sur la table le fameux article 87 bis lors de la tripartite avec le gouvernement et le patronat Le patron de l?Ugta est coincé entre les man?uvres d?un Snapap qui espère conquérir le terrain et l?opiniâtreté d?un gouvernement décidé à préserver sa politique d?austérité, même avec une manne financière conséquente. Abdelmadjid Sidi Saïd sait qu?il lui faut beaucoup d?arguments pour grignoter des points précieux aujourd?hui lors de la tripartite, face à Ouyahia et face au patronat, contre lesquels il est souvent difficile d?imposer un point de vue, encore moins réussir à faire passer une revendication. L?argument premier, c?est de chercher justement comment contourner l?obstination du gouvernement à ne pas désactiver l?accroc de l?article 87 qui, faut-le préciser, ferait de l?augmentation du Snmg de 8000 à 10 000 DA une mesure effective. En effet, Ouyahia a longtemps souligné qu?il est contre la suppression de l?article en question, car cela induirait de facto une facture supplémentaire de 550 milliards de dinars et plus grave son activation pourrait contraindre des centaines d?entreprises publiques à mettre la clé sous le paillasson, car incapables, le cas échéant, de contenir éternellement des charges supplémentaires. Le deuxième, c?est comment rester, du moins pour un long bail, le seul interlocuteur valable sur lequel peuvent compter des millions de travailleurs au moment où les autres syndicats, le Snapap en premier, mettent à chaque occasion qui leur est offerte leur grain de sel. Sur ce plan, Sidi Saïd saisit l?opportunité de l?anniversaire du 1er Mai, vidé de sa quintessence avec l?érosion continue du pouvoir d?achat des Algériens, pour annoncer, en tant que partenaire social, son indéfectible soutien au second plan de relance économique prôné par le président de la République. «Le programme complémentaire de soutien à la croissance économique doit réussir et l'Ugta s'engage à mobiliser les travailleurs autour de cet objectif dont la portée sera, sans aucun doute, bénéfique socialement et économiquement aux travailleurs et à leurs familles», lit-on en substance dans le dernier communiqué en date de l?organisation syndicale, qui intervient à la vieille de la fête des travailleurs que l?Ugta va célébrer pour la première fois à Tamanrasset. Ce soutien demeure tributaire toutefois d?une bonne gestion de l?argent injecté dans l?ambitieux programme de relance chiffré à quelque 4 200 milliards de dinars (55 milliards dollars). Sidi Saïd exhorte le gouvernement à mettre en place «un contrôle strict des dépenses qui seront engagées afin d?éviter toute gabegie», car pour l?Ugta, le succès de ce programme «exige une très grande rigueur dans la réalisation efficace du suivi auquel l'organisation est prête à apporter toute sa contribution au sein du monde du travail», lit-on en outre dans la déclaration. Et pour préserver l?outil économique national, Sidi Saïd n?a pas omis de demander que pour les besoins de ce projet colossal, «soient sollicitées, en priorité, toutes les capacités nationales de réalisation, les entreprises étrangères n?intervenant que pour compléter les moyens nationaux».