Au moment où le pays vit une embellie financière avec plus de 50 milliards de dollars de réserves de change et une flambée du prix du baril très favorable, le Snmg reste toujours intimement lié au fameux article 87 bis. C?est en essayant de contourner cet écueil, qui prend en otage des millions de travailleurs, que l?Ugta va présenter, jeudi, sa version du pacte social et économique. L?Ugta achèvera, jeudi prochain, une réflexion sur le pacte économique et social. Un projet qui sera signé en principe lors de la prochaine tripartite ou, au plus tard, lors de la rentrée sociale prévue en septembre prochain. Que va donc contenir ce pacte «version Ugta» ? Selon Salah Djenouhet, secrétaire national chargé de l?organique à la Centrale syndicale, il s?agit, avant tout, de présenter les revendications sur le pouvoir d?achat des travailleurs, leur situation socioprofessionnelle, la santé financière des entreprises, la protection sociale et le travail au noir. «Il s?agit d?une réflexion réelle et approfondie», a-t-il signifié lors de son passage ce matin à l?émission «L?Invité de la rédaction» de la Chaîne III. Mais comment traduire ces v?ux en faits ? C?est-à-dire comment assurer une bonne protection des travailleurs dans un contexte de privatisation des entreprises nationales sachant que les nouvelles orientations économiques sont intimement liées aux effets rétroactifs de la mondialisation ? Pour M. Djenouhet, la protection ne concerne pas uniquement la sécurité sociale des travailleurs, mais bien plus. «Elle concerne la sécurité dans les entreprises, la sécurité de l?outil de travail, la préservation des salaires et des postes de travail et, bien entendu, la sécurité sociale des travailleurs, en somme un ensemble de dispositifs», a-t-il ajouté en précisant : «L?Ugta ?uvre à préserver l?avenir des travailleurs et de leurs enfants.» Pour ce qui est du maintien des postes d?emploi, le secrétaire national de l?Ugta, qui est également vice-président du Cnes, estime que la garantie, ce sont évidemment les exigences du cahier des charges établi par le gouvernement algérien et auquel sont astreints les repreneurs des entreprises privatisables. «C?est quand même le gouvernement algérien qui est garant du respect du cahier des charges dans lequel il a recommandé de préserver avant tout l?intérêt des travailleurs», a martelé M. Djenouhet avant d?ajouter : «Si le repreneur ne respecte pas ses engagements, la puissance publique doit impérativement intervenir.» Pour ce qui du Snmg dont l?augmentation a été tout le temps évoquée, surtout en cette période où plus de 50 milliards de dollars sont placés en réserve de changes, où la flambée du pétrole a permis au pays de collecter plus de 21 milliards de dollars, chiffre arrêté en juin par Sonatrach, M. Djenouhet a tout simplement dit que le Snmg est intimement lié au fameux article 87 bis qui, depuis une année déjà, n?a pas cessé d?alimenter la polémique. «Malheureusement, toute augmentation possible est pratiquement absorbée par les effets directs de cet article.» Et pour essayer de contourner cet écueil, des réflexions sont engagées au niveau des trois parties, gouvernement-patronat-Ugta. «Il ne s?agira pas de chercher qui va payer», car pour M. Djenouhet, «c?est l?employeur qui va payer» mais plutôt comment traduire concrètement l?augmentation qui serait synonyme de bouffée d?oxygène pour des millions de travailleurs au pouvoir d?achat en éternelle érosion.