Résumé de la 12e partie Les fidèles d?une église sans prêtre de Hippo Régius (Annaba) obligent Augustin à devenir prêtre. En 395, il est nommé évêque de la même ville. L?une des première missions d?Augustin est de combattre le schisme donatiste qui embrase, à l?époque, le Maghreb. Ce schisme, né de dissensions entre l?église officielle et les prêtres numides, s?est vite transformé, aidé par les paysans pauvres, en mouvement d?opposition à l?occupant romain. Les donatistes sont devenus si puissants qu?en 394, ils peuvent réunir à Bagaï (Kasr Bagaï, dans les Aurès), 310 évêques. Augustin va tenter d?instaurer le dialogue avec les schismatiques en les exhortant à revenir à l?orthodoxie et à unifier l?église d?Afrique, mais il n?y parvient pas. C?est à cette époque qu?Augustin va développer toute une argumentation pour combattre le schisme. Ce seront les grands traités antidonatistes : d?abord le Psalmus contra partem Donati, ébauché dès 394, le Contra epistulam Parmeniani, le De baptismo, le Contra Cresconium, etc. Augustin va développer le terrible principe de «la terreur utile», appelant les autorités à user de la répression pour combattre les schismatiques et préserver, à tout prix, l?ordre public. Et quand l?empereur, en 410, proclame la liberté de culte, Augustin ? et l?église d?Afrique ? va s?y opposer pour ne pas donner libre cours aux donatistes. Plus tard, quand une confrontation a lieu avec les hérétiques, Augustin va faire jouer ses relations pour obtenir une condamnation du schisme. Voyageur infatigable, Augustin va effectuer, au cours de son épiscopat, de nombreux déplacements pour régler divers problèmes qui se posaient à la communauté. On citera, comme exemple de règlement d?un conflit, l?affaire d?Antoninus. Ce dernier a été nommé évêque de Fussalense, un bourg de Numidie, naguère aux mains des donatistes, puis acquis à l?église catholique. Antoninus n?a que vingt ans ; il a été lecteur d?Augustin et il avait l?avantage de parler la langue du pays, mais il s?est vite révélé un évêque détestable, dépouillant les fidèles de leurs maigres biens. L?affaire est portée à Rome, d?où une commission d?enquête est dépêchée. Augustin parvient, non sans peine, à démettre l?évêque. Les dernières années de l?évêque sont assombries par les troubles qui touchent l?Afrique. L?année même de sa mort, en 430, les Vandales s?emparent de Carthage. Augustin, canonisé par l?église sous le nom de saint Augustin, est l?auteur d?une ?uvre abondante qui comprend des centaines de sermons et d?épîtres et des ouvrages théologiques qui comptent parmi les plus importants de la religion chrétienne. On citera parmi ses écrits célèbres la Cité de Dieu (De civitate Dei) où il défend le christianisme et rejette les critiques de ses adversaires qui lui reprochaient d?être responsable des malheurs du monde. On y trouve aussi une sévère critique de l?Etat romain, accusé de faiblesse et de laisser-aller, mais il prend sa défense et recommande même aux fidèles de lui obéir pour ne pas précipiter sa chute et provoquer l?anarchie. Mais l?ouvrage le plus célèbre de saint Augustin est son autobiographie, Les Confessions, où il fait le récit de sa vie et de son ?uvre épiscopales et où il confesse ses péchés et ses erreurs de jeunesse. Il explique aussi comment l?homme, perdu par ses péchés, peut être sauvé par la grâce.