Résumé de la 11e partie Augustin, son fils Adéodat et son ami Alypius se convertissent. Sur le chemin du retour, Monique tombe brusquement malade et meurt sans avoir revu la terre natale si aimée. Le décès de Monique va retarder le retour. Le petit groupe passe l?hiver à Rome puis, à l?automne 388, rentre en Afrique. Après un bref séjour à Carthage, Augustin rentre à Tagaste où sa mère voulait qu?il retourne. Son ami Alypius le rejoint et, ensemble, ils veulent continuer cette vie communautaire consacrée à la prière et à la méditation, qu?ils avaient commencée à Cassiciacum, en Italie. Peu après ce retour, le fils d?Augustin, Adéodat, âgé de quinze ans, meurt. C?était le dernier lien entre Augustin et son passé : désormais, il veut rompre avec tout ce qui le lui rappelle. Il va vivre en compagnie d?Alypius pendant trois années, dans la maison et sur les terres de son père. Mû par une énergie extraordinaire, il va rédiger plusieurs ouvrages, dont sa fameuse réfutation du manichéisme, le De Genesi contra Minicheos. Cette carrière d?écrivain lui plaisait et il aurait pu vivre le reste de sa vie à produire une ?uvre abondante. Mais le destin lui réservait d?autres fonctions. En 391, alors qu?il se trouvait pour affaire à Hippo Régius (aujourd?hui Annaba), il assiste, dans une église, au prêche de Valérius, le vieil évêque de la ville. Or, celui-ci se plaint que l?église en question ne dispose pas de prêtre pour diriger les fidèles. «Peut-on, disait-il, laisser une église sans prêtre ? Ne faut-il pas impérieusement lui en donner un, choisi par les fidèles ?» Les regards se portent vers lui. Sa réputation d?écrivain est parvenu jusque-là. Alors, sans lui demander son avis, les fidèles se saisissent de lui et disent à l?évêque : «Voilà le prêtre que nous voulons !» Il est aussitôt ordonné prêtre et il reçoit, à cause de sa réputation, le droit de prêcher en chaire, fait unique dans l?histoire de l?église africaine. Sa réputation va s?accroître quand, en 393, il est chargé, au concile des évêques africains, de faire un exposé doctrinal. Ce sera le célèbre discours De fide et symbolo (Sur la foi et le symbole). Quelque temps après, l?évêque Valérius, devenu trop vieux pour continuer ses fonctions, cherche un successeur : ce ne sont pas les candidats qui manquent, mais son choix, dès le départ, se porte sur Augustin. Il ne pouvait pas faire meilleur choix, l?ancien rhéteur de Carthage ayant acquis, à Hippone, une grande notoriété. Augustin devient ainsi évêque en 395, commençant une carrière qui va durer une trentaine d?années. Les tâches paraissent immenses car il n?y a pas seulement l?église à diriger, mais aussi une communauté à organiser, des problèmes de toutes sortes à affronter : religieux, politiques, sociaux, économiques? L?homme, qui croyait avoir trouvé la paix en vivant en solitaire dans sa maison, est de nouveau plongé dans la vie de ce monde. Il va même être appelé à prendre des engagements, à s?impliquer dans des conflits? (à suivre...)