Hassan, 22 ans, originaire de Boumerdès, est étudiant en 4e année à l?université d?Oran. Parallèlement à ses études, il travaille dans un kiosque multiservice. Il est issu d?une famille de dix personnes, dont il est le seul à poursuivre des études supérieures. «Pour mon père et pour ma famille, quand je finirai mes études, j?occuperai un poste important. Je gagnerai bien ma vie... Ils investissent tout sur moi. Je suis leur espoir. C'est pour ça qu?il faut que je parte à l?étranger ou m?engage dans l?armée pour pouvoir les aider et ne pas les décevoir. Si je n?obtiens pas de travail et que je n?arrive pas à obtenir le visa ni l?acheter eh bien nahrag», déclare-t-il. Hassan considère que le diplôme n?a aucune valeur : «C?est un papier? il n?a pas plus de valeur qu?un document d?état civil.» Interrogé sur sa santé et la sexualité, Hassan affirme ne pas consulter de médecin faute d?argent. «Je me contente d?huile d?olive. A la maison, c?est ma mère qui me soigne en cas de grippe avec de l?huile d?olive, des ?ufs et de l?ail, du miel et des herbes?» Pour la sexualité, Hassan estime que les jeunes ne courent qu?après l?autre sexe. Ils meublent leurs journées par la drague. «Moi aussi je fais de même. Je drague. Si cela marche, je sors avec elle quelques jours. Une fois qu?elle accepte de monter avec moi en chambre, j?en drague une autre», reconnaît-il. Le commentaire du rapport concernant la catégorie des étudiants est le suivant : «Il nous semble possible d?évoquer l?idée suivante : quand le ??papier?? (diplôme) se substitue au savoir dans une université sans âme, les étudiants montrent la dépréciation et la régression du statut de l?étudiant tant sur le plan du savoir acquis que des conditions sociales de vie?»