Mais, fort heureusement, toutes les maladies ne sont pas incurables et beaucoup guérissent en peu de temps. «Haw mrid?», dit-on (il est malade) ; on demande de ses nouvelles et, quelque temps après, on reçoit la bonne nouvelle : «Bra, ula h?ebb Rabbi» (il est guéri, si Dieu veut). On ajoute souvent la formule «si Dieu veut» car on pense que la maladie peut revenir à tout moment ! Comme beaucoup de musulmans, les Algériens croient que la maladie est une épreuve, bla?, imposée par Dieu aux croyants. On dit aussi que la maladie débarrasse des péchés, tkefar dunub, ou alors qu?elle est une expiation, keffara, des péchés commis sur terre. Ainsi, en ayant souffert sur terre, on échappe aux tourments de l?au-delà. Mais revenons à la maladie. Quand elle est passagère, on dit qu?elle est légère, khfifa, quand elle dure, on dit qbih?a (méchante). Traditionnellement, on recourt, pour soigner les maladies, aux produits naturels, notamment les plantes, leh?chawéch, littéralement «les herbes» ou alors la?âqaqar (les drogues) au sens ancien de «médicaments». Ces remèdes sont aussi appelés par les arabophones dd?wa taâ laârab (remèdes des Arabes) et par les Kabyles «ddwa n?leqbayel» (les remèdes des Kabyles). Aujourd?hui certaines personnes ? à cause de la cherté des médicaments ou par engouement pour les choses anciennes ? recourent aux remèdes traditionnels, mais la plupart des gens tendent vers la médecine moderne et ses médicaments. Tbib, le médecin, jouit d?un grand prestige dans la société algérienne au point que le titre de «docteur», pourtant partagé par d?autres professions, lui est exclusivement réservé. (à suivre...)