Résumé de la 11e partie n Le juge, chargé du procès en appel d?Arigo, est persuadé qu?il n?est pas un charlatan. Il réunit des témoignages de médecins en sa faveur. Les autres médecins partagent les appréciations du docteur Lex : personne ne s?explique les résultats obtenus par le guérisseur, mais personne, non plus, ne peut les nier ! Comme le docteur Lex, la plupart des témoins interrogés trouvent les traitements prescrits incohérents. Certains médicaments sont anciens et seraient presque plus en usage si, justement, Arigo ne les avait pas prescrits à ses malades. Les doses étaient souvent trop fortes et certains médecins se demandent comment des incidents ne s?étaient pas produits. Mais tous reconnaissent que les malades les supportaient et même guérissaient. La conclusion est que José Arigo n?est pas un escroc et qu?il obtient réellement de bons résultats, mais cela n?empêche pas la justice de maintenir son accusation : il a exercé la médecine sans posséder les diplômes requis, il a donc pratiqué dans l?illégalité. Ce n?est donc pas sa bonne foi qui est remise en cause. La Cour suprême fédérale, qui examine le cas, va se montrer moins rigide : Arigo s?est bien rendu coupable de pratique illégale de la médecine, mais comme il n?a causé aucun tort aux malades qu?il a traités, mais qu?au contraire, il les a soulagés, les charges qui sont retenues contre lui sont abandonnées. Il est relâché le 8 novembre 1965, au grand soulagement de ses admirateurs et, surtout, des malades qui attendent d?être soignés. Le voilà donc libre. Il reprend ses activités, réalisant de nouveaux prodiges. En 1971, un peu avant l?accident de la circulation qui va lui coûter la vie, il annonce à ses proches sa disparition prochaine. «Voyons, lui dit-on, pourquoi dis-tu cela ? Tu es jeune et en bonne santé ? On meurt aussi quand on est jeune et en bonne santé», répond-il avec amertume. Peut-être que l?esprit du docteur Fritz, qui l?habite depuis de nombreuses années et qui l?aide à guérir les malades, lui a-t-il révélé son destin. Mais cela, nous ne le saurons jamais. On ne saura pas grand-chose, non plus, de cette force mystérieuse à laquelle il semble devoir ses dons. Tout ce que l?on sait, c?est qu?au moment où il opère, il entre dans un état proche de la transe et semble effectuer ses gestes de façon automatique, comme si une personne invisible guidait sa main. A plusieurs reprises, il soutient ne pas s?être rappelé ce qu?il a fait au cours de l?opération. Un jour, quelqu?un a eu l?idée de lui montrer un film où on le voit opérer un malade : il a poussé un petit cri et s?est évanoui. Le Brésil, terre des contrastes et des mystères, a connu d?autres guérisseurs célèbres. C?est le cas du fameux Lourival de Freitas, qui opérait au début des années 1960. Il s?est illustré, notamment, en guérissant la journaliste anglaise Anne Dooley d?une maladie pulmonaire que la médecine européenne déclarait incurable. Le même guérisseur parvient à débarrasser la patiente du tabagisme à l?origine de son mal, en lui prescrivant des tisanes et des mixtures à base de plantes ! La médecine «psychique» des Arigo et Lourival est aujourd?hui l?objet d?études et de recherches scientifiques. Peut-être que le jour n?est pas loin où on arrivera enfin à percer le secret de ce phénomène et surtout à l?utiliser pour guérir des maladies que l?on considère encore comme incurables.