Il n'a pas fallu longtemps aux policiers pakistanais pour confirmer l'identité du militant islamiste arrêté lundi sur sa moto dans une ville du nord-ouest conservateur du pays : Abou Faraj a été trahi par sa peau. Les enquêteurs savaient que Abou Faraj al-Libbi, considéré comme le numéro trois d'Al-Qaîda et chef du réseau au Pakistan, souffrait d'un vitiligo, une perte de pigmentation blanchissant la peau et laissant seulement des traces du teint originel sur son visage. Marques de vitiligo, barbe non taillée, air hagard : la photo du Libyen remise à la presse mercredi par les autorités pakistanaises contraste fortement avec celle d'un avis de recherche publiée l'été dernier par la presse pakistanaise. Le chef d'Al-Qaîda au Pakistan, tenu notamment pour responsable de deux attentats à l'explosif mené contre le président pakistanais Pervez Musharraf en décembre 2003, apparaissait alors comme un impeccable employé de banque, la peau lisse, la barbe finement taillé, en costume-cravate.