Le premier lâcher en Polynésie de micro-guêpes dites «tueuses» pour tenter de contrôler la population toujours exponentielle de la mouche pisseuse ou cicadelle, un des fléaux les plus désagréables qu'ait connus depuis vingt ans la Polynésie, s'est déroulé en fin de semaine à Tahiti, a-t-on pu constater sur place. Cette microguêpe, en fait un insecte parasitoïde, ne pique pas, n'attaque pas l'homme et se nourrit uniquement du nectar des fleurs. En revanche, sa femelle pond ses ?ufs dans ceux de la cicadelle et ses larves se développent alors aux dépens de celles de la mouche. Introduite en 1999 en Polynésie, la mouche pisseuse est originaire du sud-est des Etats-Unis. Baptisée homalodisca coagulata, suceuse de sève ou cicadelle, la mouche pisseuse peut boire cent à mille fois son poids de sève qu'elle prélève dans les canaux des feuilles des arbres et des plantes. Elle rejette toutes les trois minutes ce liquide nutritif, nettoyé de ses sels minéraux et acides aminés ce qui, sous un arbre, ressemble à une véritable petite pluie. A titre de comparaison, ce rythme serait quotidiennement pour un homme de 75 kilos l'équivalent de la consommation et du rejet de 75 000 litres d'eau. En Polynésie, la présence de la mouche pisseuse s'est révélée très préjudiciable aux arbres fruitiers, aux plantes ornementales, mais aussi au tourisme et au public en général qui considère «cette pluie permanente» comme une réelle nuisance.