Appréhension Le rejet, par le Conseil des gardiens, d'environ 2 000 candidatures, ultramajoritairement chez les réformateurs, aux législatives de 2004, fait craindre à ces derniers une compétition à nouveau faussée. L'un de leurs principaux prétendants, Mostapha Moïn, est tout sauf assuré de pouvoir concourir. Le Conseil des gardiens, institution ultraconservatrice non élue, disposera d'une période de cinq jours, renouvelables une fois, pour valider ou censurer les candidatures, en fonction des compétences supposées et de la fidélité aux principes de la Révolution et de l'Islam. Chez les conservateurs, la division règne. Quatre ou cinq pourraient briguer la tête de l'Exécutif, dont deux conseillers du Guide suprême, Ali Larijani et l'ancien ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Velayati, ainsi que l'ex-commandant de la police Mohammad Baqer Qalibaf. Le mystère Rafsandjani a exacerbé les dissensions. Réputé conservateur pragmatique, M. Rafsandjani, président de 1989 à 1997, a déclaré hier qu'il ferait connaître sa décision définitive aujourd'hui ou demain, a rapporté l'agence officielle Irna.Les premiers candidats à la présidentielle iranienne du 17 juin ont commencé, ce matin, à enregistrer officiellement leur candidature, a indiqué le ministère de l'Intérieur. Des anonymes étaient au ministère à Téhéran dès l'ouverture à 8h locales (3h 30 GMT) pour s'inscrire. Aucune personnalité connue ne s'était présentée vers 9h, y compris l'ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani, qui n'a toujours pas dit formellement s'il serait candidat ou non, a rapporté le ministère. Les candidats à la succession du réformateur Mohammad Khatami ont jusqu'au 14 mai pour s'enregistrer et signifier leur volonté de relever, dans une situation délicate, des défis aussi lourds que la normalisation des relations avec la communauté internationale ou la lutte contre le chômage et l'inflation. Le code électoral stipule que le candidat doit être une «personnalité religieuse, politique, être d'origine iranienne, avoir la nationalité de la République islamique d'Iran, être un gestionnaire avisé, avoir un passé irréprochable, être vertueux et honnête, être croyant et fidèle aux valeurs de la République islamique d'Iran et de la religion officielle», le chiisme duodécimain. Dans les faits, «on leur demande de remettre douze photos et une photocopie de la carte d'identité et de remplir un questionnaire, on leur demande s'ils ont démissionné de leur poste officiel» lorsque celui-ci leur interdit la candidature, a rapporté un officiel au ministère. La sélection sera de toute façon effectuée après la fermeture des inscriptions par le Conseil des gardiens.