Résumé de la 1re partie Bernadette traîne son destin depuis des années. Elle a été mariée, huit jours après la noce, son mari sombre dans un alcoolisme irrémédiable. Il faut en finir. On décide d?un plan final. D?abord les somnifères, ensuite le revolver. Paul sort le revolver de sa cache. Les filles s?exercent au tir, on lave l?arme pour en retirer toute empreinte digitale, on l?entoure d?un mouchoir. On passe à l?action. Ce soir-là, le café de Robert est amélioré : huit comprimés de Lexomil écrasés dans le bol. Ondine, vingt et un ans, que tous considèrent comme la demeurée de la famille, en rajoute un. Robert s?endort, du sommeil du juste. Les brus sont en plein conciliabule. Nadine, l?aînée, confie l?arme à Karine et lui indique comment ça fonctionne. Elles estiment que quatre coups devraient suffire. D?autant plus qu?il est question de tirer en plein c?ur. Ou en plein crâne, selon la manière dont le vieux sera installé dans son sommeil. Karine se rappelle qu?elle est mère de Jérémie, deux ans, et refuse d?aller en prison. Une seule dans le clan infernal n?a encore d?enfant : Ondine, la benjamine, vingt et un ans. C?est donc elle qui va se charger du crime. Bernadette, Paul et les filles, satisfaits de l?organisation du meurtre, s?en vont faire la fête au restaurant. Comme s?ils avaient gagné au Loto, ou bien au Millionnaire. Ils se font remarquer par leur gaieté. Ils sont les derniers à quitter l?établissement. Ondine, à la maison, attend que Robert dorme, mais il est passionné par le programme de la télé, et ça ne vient pas. Enfin, il sombre, et la belle enfant approche, en tremblant, le revolver de la tempe de son beau-père. Elle se dit bien qu?il ne soit pas si mauvais bougre, après tout. Mais puisque maman et ses s?urs ont décidé qu?il fallait qu?il meure? Puisque Nadine et Karine et Paul sont d?accord, elle tire? Contrairement à ce qui était prévu, la grenaille ne tue pas Robert, mais, au contraire, le réveille complètement. Il saute hors du lit, le visage ensanglanté en hurlant. Les pompiers sont alertés. Il est sauvé. Au procès, c?est la victime qui pleure. Sa femme, dit-il, lui a rendu visite à l?hôpital pour lui demander de ne pas porter plainte ! Il a, pour le restant de ses jours, soixante-dix morceaux de grenaille logés dans la tête. Un millimètre plus haut, et il y passait. Bernadette est condamnée à six années de réclusion criminelle, Nadine à cinq ans, dont dix-huit mois avec sursis. Paul, Karine et Ondine sont condamnés à quatre ans, dont deux avec sursis. Bernadette est furieuse : elle avait pourtant, le soir fatal, brûlé un cierge au pied de la Vierge, «pour que le ciel soit avec nous?».