Portée «Ce sommet n'avait pas pour objectif de former un axe contre qui que ce soit», a souligné Abdelaziz Bouteflika, coprésident du sommet. «Pendant tout le XXe siècle, nous sommes restés distants. Nous devions nous rapprocher sur le plan politique, scientifique et économique», a estimé le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, en clôturant ce premier sommet arabo-sud-américain. Les deux blocs ont exprimé leur intention de se rapprocher sur le plan politique et dans la Déclaration de Brasilia venue ponctuer le sommet, ils ont apporté un soutien unanime à la cause palestinienne, ont critiqué Israël et dénoncé l'unilatéralisme américain vis-à-vis de la Syrie. Selon le président brésilien, Arabes et Sud-Américains partagent la volonté d'élargir le Conseil de sécurité de l'ONU et de le démocratiser pour avoir non plus la géographie politique de 1945, mais celle de 2005. Les dirigeants latino-américains et arabes venus à Brasilia ont souligné que leur rapprochement n'était pas dirigé contre les Etats-Unis ou Israël. «C'est une alliance qui n'est contre personne, au contraire. C'est une alliance pour le développement et le progrès des peuples», a expliqué le chef de la diplomatie brésilienne, Celso Amorim. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a estimé qu'«un nouveau mouvement a été lancé à partir de l'Amérique du Sud». «Il n'y a rien de mal à cela, il n'y a pas de confrontation», a-t-il ajouté. Dans la Déclaration finale, les participants ont également reconnu le nouveau gouvernement irakien, condamnant les attentats terroristes dans le pays et ont qualifié de légitime le droit des peuples et Etats à résister à une occupation étrangère. «La conférence a été un succès qui ne peut susciter aucune réaction de telle ou telle capitale. Ce sommet n'avait pas pour objectif de former un axe contre qui que ce soit», a souligné Abdelaziz Bouteflika, coprésident du sommet. Seul le président vénézuélien Hugo Chavez a, une nouvelle fois, marqué sa différence affirmant à la fin de la rencontre que le sommet était «une réponse à la prétention hégémonique américaine». Le nouveau pôle Sud-Sud espère aussi que le sommet de Brasilia qui sera suivi d'un autre en 2008 au Maroc permettra d'accroître la coopération économique bilatérale. Un premier pas a été franchi dans cette direction avec l'appui «unanime» apporté par Arabes et Sud-Américains à l'Uruguayen Carlos Perez del Castillo comme candidat à la tête de l'Organisation mondiale du commerce. Par ailleurs, des sources brésiliennes avaient affirmé dimanche que Washington avait fait pression sur certains de ses alliés (Egypte, Maroc, Jordanie) pour qu'ils n'envoient pas leurs chefs d'Etat afin de réduire la portée du sommet.