La dynamique des relations entre Tokyo et Pékin inquiète. «L'un et l'autre sont engagés dans une guerre froide psychologique», souligne Ryosei Kokubun, professeur de droit et de sciences politiques à l'université japonaise de Keio. Il ajoute : «La nouvelle puissance économique de la Chine rend nerveux le Japon, où l'activité est atone depuis une quinzaine d'années. Inversement, la candidature de Tokyo à un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies et la révision annoncée de la Constitution japonaise suscitent l'inquiétude de Pékin. Chacun souffre, dans différents domaines, de complexes d'infériorité ou de supériorité. C'est un contexte très dangereux où, dans les deux pays, on peut être tenté de faire appel au populisme ou à la démagogie. Les risques de malentendu sont élevés.»