Gâchis Classé patrimoine universel par l?Unesco, le lac de Réghaïa est sans cesse agressé par les «indus occupants», les braconniers et les pollueurs. Des baraques sont éparpillées çà et là, tout autour, en toute impunité Face à cet acharnement intrépide des agresseurs, plusieurs espèces fauniques (canards, pintades, oies, paons) et floristiques risquent de disparaître.La beauté, le calme, la sérénité seront malheureusement, dans un très proche avenir, de vains mots, si les pouvoirs publics n?interviennent pas à temps pour stopper le chaos. La direction générale des forêts dont dépend ce centre cynégétique verdoyant avec son immense lac, avait maintes fois montré du doigt les indus occupants, mais ces derniers ne s?en offusquent pas outre mesure, comme si cet espace était pour eux un don du ciel La dégradation s?est accentuée, selon les responsables locaux depuis le séisme du 21 mai 2003, où plusieurs personnes avaient exproprié les terrains pour ériger des baraques A cette époque, la préservation de ce patrimoine était un sujet non prioritaire et l?essentiel était la prise en charge des sinistrés, en «tolérant» même des dépassements, solidarité oblige. Mais depuis que les choses sont rentrées dans l?ordre, le lac, la première zone humide en Algérie, est, lui, une proie facile pour les prédateurs qui, apparemment, n?ont aucune notion élémentaire du patrimoine, de la faune et de la flore, il est vrai avec la complicité des pouvoirs publics qui refusent de réinvestir le terrain pour limiter les dégâts En outre, des braconniers causent d?importants dégâts à la faune du lac. «Des chasseurs inconscients s?adonnent à un exercice de tir qui a énormément nui aux oiseaux d?eau qui nichent dans cet endroit», déplore-t-on. Outre cette agression caractérisée des hommes, il y a lieu de relever aussi la prolifération gravissime des égouts dont les eaux polluent à longueur d?année le lac. Les unités industrielles implantées depuis de longues années dans une région appelée Réghaïa industrielle, sont évidemment montrées du doigt. Elles sont plus de dix unités à déverser quotidiennement des tonnes de déchets sans la moindre retenue et sans payer le moindre centime à titre d?impôts.