Stagnation Comparé aux exigences économiques et au niveau de vie des citoyens, le rythme d?évolution des salaires en Algérie est catastrophique. Depuis une dizaine d?années, les salaires moyens ont décuplé. Le salaire national minimum garanti (Snmg) qui était de 1 000 DA en janvier 1990 a évolué ; avec les exigences des mouvements syndicaux et sous la pression des institutions internationales (FMI, Banque mondiale ?). Une évolution rapide mais médiocre, incohérente et irrégulière. En janvier 1991, il était de 1 800 DA , avant d?atteindre 2 000 DA en juillet de la même année. En avril 2001, le Snmg était de 2 500 DA avant de grimper en janvier 1994 à 4 000 DA. A partir de cette date, un grand retard accompagnait cette augmentation, certainement à cause de la crise multidimensionnelle que connaissait l?Algérie. Ce n?est qu?en mai 1997 que le Snmg a atteint 4 800 DA, c?est-à-dire une augmentation de 800 DA seulement, en 3 ans ! Une autre bouffée d?oxygène est enfin arrivée, en janvier 1998 : le salaire minimum était de 5 400 DA avant d?atteindre 6 000 DA en septembre de la même année. Arriva alors une autre période de recul. Trois ans après plus tard, le Salaire national minimum garanti n?a augmenté que de 2 000 DA pour s?arrêter à 8 000 DA en janvier 2001. En 2003 et à la suite de la bipartite gouvernement-Ugta, le Salaire minimum garanti a été fixé à 10 000 DA, mais sur le terrain cette augmentation a été rarement appliquée. Ce qui peut s?expliquer par l?absence d?une politique salariale claire. En outre, la dernière augmentation du Snmg a été imposable et «cotisable», c?est-à-dire soumise à l?Impôt sur le revenu (IRG) et à la cotisation à la Sécurité sociale. De ce fait, le salaire réel d?un smicard est inférieur à 10 000 DA puisque l?augmentation a été calculée sur le salaire brut au lieu de prendre en considération le salaire net du travailleur. Partant de ce constat, la centrale syndicale a demandé, lors de la dernière tripartite, la révision de l?article 87 bis pour mettre fin à cette injustice envers les travailleurs. Face à la hausse des prix de nombreux produits et en prévision d?autres hausses, l?Ugta semble vouloir agir pour éviter une nouvelle chute du pouvoir d?achat des travailleurs. Il y a également, deux sous-groupes de travail installés sur ce point l?un pour la Fonction publique, l?autre pour les entreprises publiques. Le secrétaire général de l?Ugta, pour sa part, a déclaré récemment, lors de l?ouverture de la première conférence constitutive des travailleurs du secteur paramédical, que l?année 2006 «sera celle de la révision de la grille des salaires». Il a précisé, à ce propos, que l?Ugta a déjà «mis en place un groupe de travail chargé de réfléchir à une approche sur une nouvelle grille des salaires». La création de nouvelles structures syndicales dans les différents corps et la mise en place de textes propres à chaque secteur de la Fonction publique «faciliteront le travail d?approche pour une nouvelle grille de salaires», a ajouté M. Sidi Saïd, précisant que «les salaires sont gérés par le statut général des travailleurs». Cela sera «possible après adaptation du projet de loi relatif à la Fonction publique à partir de la prochaine session d?automne du Parlement».