La prolifération d'armes de guerre légères en Côte d'Ivoire aggrave l'insécurité dans ce pays en proie à une crise politico-militaire sans précédent depuis plus de deux ans et demi, s'inquiètent les experts et les autorités. La circulation de ces armes a été favorisée par la proximité de pays qui ont connu, récemment, des guerres civiles ou des rébellions, tels le Liberia et la Sierra Leone, alors que la Côte d'Ivoire, où sont stationnés 6 000 Casques bleus des Nations unies et 4 000 soldats français de l'opération Licorne, est théoriquement soumise à embargo par les Nations unies depuis novembre. Un responsable du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) en Côte d'Ivoire, Jean-Luc Stalon, souligne qu'une grande partie de ces armes, dont il estime le nombre à plus de cent mille comme la plupart des experts en armement réunis en séminaire cette semaine à Grand Bassam (30 km à l'est d'Abidjan), provient de ces deux pays, dont le Liberia voisin, soumis à des guerres civiles atroces dans les années 1990. Cette situation, dans un pays, qui était la vitrine de l'Afrique de l'Ouest par son développement économique et pour sa tranquillité, inquiète désormais les autorités. Le Premier ministre du gouvernement de réconciliation nationale Seydou Diarra a tenté de rassurer, sans toutefois cacher une certaine impuissance face au développement de ce phénomène.