Des peines de prison ferme allant jusqu'à six mois ont été prononcées, hier, vendredi, à Perpignan dans le sud de la France, contre cinq Maghrébins et un Gitan, à la veille d'une marche silencieuse à la mémoire d'un jeune d?origine algérienne, battu à mort le 22 mai par des Gitans. Le lynchage de Mohammed Bey-Bachir, 28 ans, à la suite d'une rixe banale, a donné lieu à des violences entre les communautés maghrébine et gitane et à des manifestations dans la ville mardi et mercredi. Dans la nuit de jeudi à vendredi, cinq véhicules ont été incendiés dans un quartier de la ville, où les communautés se faisaient toujours face, hier, vendredi, dans un climat de tension. Les Gitans sont retranchés dans le haut de la ville, sous la protection de cordons de police, tandis que la communauté maghrébine est massée cent mètres en contrebas. Trois jeunes Maghrébins, inculpés pour injures et jets de pierres contre la police, ainsi que le jeune Gitan, interpellé en possession d'un fusil à pompe, devront purger 6 mois de prison ferme. Deux autres jeunes Maghrébins, accusés d'avoir dégradé une voiture et du mobilier public, ont été condamnés à 6 mois de prison dont deux fermes. Un jeune Maghrébin a été relaxé et un mineur doit être jugé par un tribunal pour enfants. Le procureur de la République avait demandé au tribunal de faire preuve de fermeté dans un contexte de «tensions, très, très exacerbées» depuis le décès de Mohammed Bey-Bachir. Les membres de la communauté maghrébine, présents à l'audience, ont bruyamment protesté contre le verdict à l'encontre des leurs, estimant qu'«au lieu de calmer on met le chalumeau». Jeudi, en début de soirée, la première sortie d'une délégation interreligieuse, composée d'imams et de pasteurs adventistes gitans, avait été copieusement invectivée par quelque 300 hommes de la communauté maghrébine.