Résumé de la 1re partie Et, ce 5 mai 1992, dans le Midi, un jeune homme, Renaud M., est en train d'écrire à propos de l'amour. Mais les mots qui viennent sous sa plume sont terribles et même terrifiants. Le jour s'est levé. Il est un peu moins de 8 heures lorsque Renaud pénètre dans les locaux de l'hebdomadaire. Il n'y a encore que quelques personnes, qui ne prêtent pas attention à lui. Il a donc tout loisir d'accomplir la besogne qu'il a décidé d'exécuter. Il s'approche des murs, décroche les extincteurs réglementaires et va les dissimuler plus loin. Il a déjà fini lorsqu'une secrétaire s'approche de lui : «Vous cherchez quelqu'un, monsieur ?» Il bredouille : «Excusez-moi. Je me suis trompé d'étage.» La jeune femme ne fait pas autrement attention à cet homme en apparence insignifiant et à cet incident sans importance. Pourtant, tout est prêt pour qu'ait lieu un des crimes les plus sauvages et les plus terribles de cette année. Une demi-heure plus tard, Renaud revient sur les lieux. Cette fois, il tient à la main un seau rempli, semble-t-il, d'eau. Il croise à la réception un journaliste, qui le prend pour un laveur de carreaux, quoiqu'il lui trouve un air étrange. «Il avançait comme un robot», dira-t-il après aux policiers. Mais Renaud n'est pas un laveur de carreaux et ce qu'il y a dans son seau n'est pas de l'eau. La suite va très vite. Julien, qui se trouve à son bureau au fond de la pièce, aperçoit Renaud, le reconnaît aussitôt et se précipite vers lui pour l'expulser. Il y a des cris, un début de bagarre et, avant qu'on puisse empêcher ou même comprendre quoi que ce soit, Renaud jette le contenu de son seau au visage de son rival. Celui-ci est inondé d'un liquide froid. Il n'a pas le temps de comprendre qu'il s'agit d'essence ; Renaud allume son briquet et le lance sur lui. Le malheureux est transformé en torche vivante. D'un seul coup, c'est la panique, l'horreur. Renaud gagne rapidement la sortie. Il dégaine un revolver qu'il a emporté et menace ceux qui voudraient l'approcher. Pendant ce temps, d'autres personnes cherchent vainement les extincteurs. Le feu se propage rapidement. Il gagne le polystyrène qui recouvre certaines parois, provoquant une fumée noire et étouffante. Malgré cela, un employé du journal, Michel, quarante et un ans, se précipite pour porter secours à Julien. Ce geste d'héroïsme lui est fatal. Sans doute asphyxié par la fumée, il ne peut empêcher le feu de le gagner et il est, à son tour, transformé en torche. Une troisième personne, une secrétaire, Caroline, vingt-neuf ans, est également gravement brûlée au visage et aux avant-bras. Les pompiers arrivent avec une grande rapidité, mais le feu est tel qu'il leur faut près d'une heure pour l'éteindre. Il est malheureusement trop tard pour Julien et Michel, qui ont été carbonisés. Un des employés du journal déclarera plus tard : «Nous aurions dû tous y passer. Et si nous avions été cinquante, cela aurait été pareil. Le meurtrier voulait nous empêcher de fuir en braquant son arme dans notre direction. C'est un miracle qu'il n'y ait pas eu plus de victimes...» Renaud rentre chez lui sans être autrement inquiété. Il a gardé toute sa lucidité et sa détermination. Il est 10h 10 lorsqu'il appelle les pompiers. Les collègues de ceux qui sont encore en train d'éteindre son incendie l'entendent déclarer : «Je viens de tuer deux personnes. Je vais me suicider. Je lègue mon corps à la science.» (à suivre...)