Résumé de la 49e partie Quand Aladdin eut disposé toutes ses affaires, il dit au génie, en le congédiant, qu'il l?appellerait quand il aurait besoin de ses services, et le génie disparut aussitôt. Aladdin arriva au palais, où tout était disposé pour l?y recevoir. Quand il fut à la seconde porte, il voulut mettre pied à terre pour se conformer à l'usage observé par le grand vizir, par les généraux d'armées et les gouverneurs de provinces du premier rang ; mais le chef des huissiers, qui l'y attendait par ordre du sultan, l'en empêcha et l?accompagna jusque près de la salle du conseil ou de l'audience, où il l'aida à descendre de cheval, quoique Aladdin s'y opposât fortement et ne le voulût pas souffrir ; mais il n'en fut pas le maître. Cependant, les huissiers faisaient une double haie à l'entrée de la salle. Leur chef mit Aladdin à sa droite, et, après l'avoir fait passer au milieu, il le conduisit jusqu'au trône du sultan. Dès que le sultan eut aperçu Aladdin, il ne fut pas moins étonné de le voir vêtu plus richement et plus magnifiquement qu'il ne l'avait jamais été lui-même que surpris de sa bonne mine, de sa belle taille et d'un certain air de grandeur fort éloigné de l'état de bassesse dans lequel sa mère avait paru devant lui. Son étonnement et sa surprise néanmoins ne l'empêchèrent pas de se lever et de descendre deux ou trois marches de son trône assez promptement pour empêcher Aladdin de se jeter à ses pieds et pour l'embrasser avec une démonstration pleine d'amitié. Après cette civilité, Aladdin voulut encore se jeter aux pieds du sultan, mais le sultan le retint par la main et l'obligea de monter et de s'asseoir entre le vizir et lui. Alors, Aladdin prit la parole. «Sire, dit-il, je reçois les honneurs que Votre Majesté me fait, parce qu'elle a la bonté et qu'il lui plaît de me les faire ; mais elle me permettra de lui dire que je n'ai point oublié que je suis né son esclave, que je connais la grandeur de sa puissance, et que je n'ignore pas combien ma naissance me met au-dessous de la splendeur et de l'éclat du rang suprême où elle est élevée. S'il y a quelque endroit, continua-t-il, par où je puisse avoir mérité un accueil si favorable, j'avoue que je ne le dois qu?à la hardiesse, qu'un pur hasard m'a fait naître, d'élever mes yeux, mes pensées et mes désirs jusqu'à la divine princesse qui fait l?objet de mes souhaits. Je demande pardon à Votre Majesté de ma témérité ; mais je ne puis dissimuler que je mourrais de douleur si je perdais l'espérance d'en voir l'accomplissement. ? Mon fils, répondit le sultan en l?embrassant une seconde fois, vous me feriez tort de douter un seul moment de la sincérité de ma parole. Votre vie m'est trop chère désormais pour ne vous la pas conserver en vous présentant le remède qui est en ma disposition. Je préfère le plaisir de vous voir et de vous entendre à tous mes trésors joints avec les vôtres.» En achevant ces paroles, le sultan fit un signal, et aussitôt on entendit l'air retentir du son des trompettes, des hautbois et des timbales, et en même temps le sultan conduisit Aladdin dans un magnifique salon où l'on servit un superbe festin. Le sultan mangea seul avec Aladdin. Le grand vizir et les seigneurs de la cour, chacun selon leur dignité et selon leur rang, les accompagnèrent pendant le repas. Le sultan, qui avait toujours les yeux sur Aladdin tant il prenait plaisir à le voir, fit tomber le discours sur plusieurs sujets différents. Dans la conversation qu'ils eurent ensemble pendant le repas, et sur quelque matière qu'il le mît, il parla avec tant de connaissance et de sagesse qu'il acheva de confirmer le sultan dans la bonne opinion qu'il avait conçue de lui d'abord. (à suivre...)