Résumé de la 52e partie Quand Aladdin eut examiné tout le palais, il donna au génie d?autres instructions pour mettre en valeur la richesse et le luxe de sa nouvelle demeure. Et, comme il eut disparu, peu de temps après, Aladdin fut étonné de voir ce qu'il avait souhaité exécuté sans savoir comment cela s'était fait. Le génie reparut et il porta Aladdin chez lui dans le temps qu'on ouvrait la porte du palais du sultan. Les portiers du palais, qui venaient d'ouvrir la porte et qui avaient toujours eu la vue libre du côté où était alors celui d'Aladdin, furent fort étonnés de la voir bornée et de voir un tapis de velours qui venait de ce côté-là jusqu'à la porte de celui du sultan. Ils ne distinguèrent pas bien d'abord ce que c'était ; mais leur surprise augmenta quand ils eurent aperçu distinctement le superbe palais d'Aladdin. La nouvelle d?une merveille si surprenante fut répandue dans tout le palais en très peu de temps. Le grand vizir, qui était arrivé presque à l'ouverture de la porte du palais, n'avait pas été moins surpris de cette nouveauté que les autres ; il en fit part au sultan le premier, mais il voulut lui faire passer la chose pour un enchantement. «Vizir, reprit le sultan, pourquoi voulez-vous que ce soit un enchantement ? Vous savez aussi bien que moi que c'est le palais qu'Aladdin a fait bâtir par la permission que je lui en ai donnée en votre présence, pour loger la princesse ma fille. Après l'échantillon de ses richesses que nous avons vu, pouvons-nous trouver étrange qu'il ait fait bâtir ce palais en si peu de temps ? Il a voulu nous surprendre et nous faire voir qu'avec de l'argent comptant, on peut faire de ces miracles d'un jour à un autre. Avouez avec moi que l'enchantement dont vous avez voulu parIer vient d?un peu de jalousie.» L?heure d?entrer au conseil l?empêcha de continuer ce discours plus longtemps. Quand Aladdin eut été reporté chez lui et qu'il eut congédié le génie, il trouva que sa mère était levée et qu'elle commençait à se parer d'un des habits qu'il lui avait fait apporter. A peu près vers le temps que le sultan venait de sortir du conseil, Aladdin disposa sa mère à aller au palais avec les mêmes femmes esclaves qui lui étaient venues par le ministère du génie. Il la pria, si elle voyait le sultan, de lui marquer qu'elle venait pour avoir l'honneur d?accompagner la princesse vers le soir, quand elle serait en état de passer à son palais. Elle partit ; mais, quoiqu'elle et ses femmes esclaves qui la suivaient, fussent habillées en sultanes, la foule néanmoins fut d'autant moins grande à les voir passer qu'elles étaient voilées et qu'un surtout convenable couvrait la richesse et la magnificence de leurs habillements. Pour ce qui est d'Aladdin, il monta à cheval ; et, après être sorti de sa maison paternelle pour n'y plus revenir, sans avoir oublié la lampe merveilleuse dont le secours lui avait été si avantageux pour parvenir au comble de son bonheur, il se rendit publiquement à son palais avec la même pompe qu'il était allé se présenter au sultan le jour de devant. (à suivre...)