Résumé de la 47e partie Le sultan a déclaré que Aladdin était digne d?épouser la princesse Badroulboudour et qu?il l?attendait pour conclure le mariage. Aladdin, charmé de cette nouvelle et tout plein de l'objet qui l'avait enchanté, dit peu de paroles à sa mère et se retira dans sa chambre. Là, après avoir pris la lampe qui lui avait été si officieuse jusqu'alors en tous ses besoins et en tout ce qu?il avait souhaité, il ne l'eut pas plus tôt frottée que le génie continua de marquer son obéissance en paraissant sans se faire attendre. «Génie, lui dit Aladdin, je t'ai appelé pour me faire prendre le bain tout à l'heure ; et, quand je l'aurai pris, je veux que tu me tiennes prêt un habillement le plus riche et le plus magnifique que jamais monarque ait porté.» ll eut à peine achevé de parIer que le génie, en le rendant invisible comme lui, l'enleva et le transporta dans un bain tout de marbre le plus fin et de différentes couleurs les plus belles et les plus diversifiées. Sans voir qui le servait, il fut déshabillé dans un salon spacieux et d'une grande propreté. Du salon, on le fit entrer dans le bain, qui était d'une chaleur modérée ; et là, il fut frotté et lavé avec plusieurs sortes d'eaux de senteur. Après l?avoir fait passer par tous les degrés de chaleur, selon les différentes pièces du bain, il en sortit, mais tout autre que quand il y était entré : son teint se trouva frais, blanc, vermeil, et son corps beaucoup plus léger et plus dispos. ll rentra dans le salon, et il ne trouva plus l'habit qu'il y avait laissé : le génie avait eu soin de mettre en sa place celui qu'il lui avait demandé. Aladdin fut surpris en voyant la magnificence de l'habit qu'on lui avait substitué. Il s'habilla avec l'aide du génie, en admirant chaque pièce à mesure qu'il la prenait, tant elles étaient toutes au-delà de ce qu'il aurait pu s'imaginer. Quand il eut achevé, le génie le reporta chez lui, dans la même chambre où il l'avait pris. Alors, il lui demanda s'il avait autre chose à lui commander. «Oui, répondit Aladdin ; j'attends de toi que tu m'amènes au plus tôt un cheval qui surpasse en beauté et en bonté le cheval le plus estimé qui soit dans l'écurie du sultan, dont la housse, la selle, la bride et tout le harnais vaillent plus d'un million. Je demande aussi que tu me fasses venir en même temps vingt esclaves, habillés aussi richement et aussi lestement que ceux qui ont apporté le présent, pour marcher à mes côtés et à ma suite en troupe, et vingt autres semblables pour marcher devant moi en deux files. Fais venir aussi à ma mère six femmes esclaves pour la servir, chacune habillée aussi richement au moins que les femmes esclaves de la princesse Badroulboudour, et chargées chacune d'un habit complet aussi magnifique et aussi pompeux que pour la suItane. J'ai besoin aussi de dix mille pièces d'or en dix bourses. Voilà, ajouta-t-il, ce que j'avais à te commander. Va et fais diligence.» Dès qu'Aladdin eut achevé de donner ses ordres, le génie disparut et bientôt après il se fit revoir avec le cheval, avec les quarante esclaves, dont dix portaient chacun une bourse de mille pièces d'or, et avec six femmes esclaves, chargées sur la tête chacune d'un habit différent pour la mère d'Aladdin, enveloppé dans une toile d'argent, et le génie présenta le tout à Aladdin. (à suivre...)