L'élevage équin, pratique séculaire et signe de fierté et de noblesse pour les Khenchelis, traverse, depuis près de deux décennies, une «zone de turbulences» qui jette une ombre sur les riches traditions équestres locales. Omniprésent jadis dans toutes les fêtes et occasions collectives, le cheval a perdu sa place dans la société khenchelie. Jusque dans les années 1980, les éleveurs de chevaux de Khenchela ne rataient jamais la Fête du cheval qui se tenait annuellement à Tiaret. Ils en revenaient souvent avec les prix décernés aux meilleurs, affirme un ancien membre de la ligue équestre de la wilaya, laquelle, après avoir été créée en 1986 par plusieurs associations d'éleveurs, a, aujourd'hui, totalement disparu. Se prévalant de 585 membres, la ligue avait créé, outre deux centres d'ensemencement à Kaïs et El-Mahmel, plusieurs hippodromes dans les communes de Ouled Rechach, N'sigha et Remila. Les zones concentrant l'essentiel de ces anciens élevages se trouvaient surtout à Ouled Rechach, Babar, Chechar, El-Mahmel, N'sigha et M'toussa, qui comptaient alors 1 500 éleveurs. Selon la Chambre de l'agriculture, l'Union des paysans et les services de l'agriculture, il n'existe actuellement pas de statistiques fiables sur l'élevage équin. La réhabilitation de cet élevage et la préservation du patrimoine génétique équestre local nécessiteraient la mise en place de mesures incitatives pour les éleveurs, la relance de la Ligue équestre et un soutien à la fois moral et matériel aux tenants des dernières écuries.