Rappel «Aucun allié n?a le droit de doubler ou de court-circuiter ses partenaires». La présidence tournante de l?alliance a été transmise officiellement au chef du MSP, hier, lors d?une rencontre au sommet, tenue au siège du parti, avec Abdelaziz Belkhadem, SG du FLN, Ahmed Ouyahia, SG du RND et Abou Djerra Soltani qui a pris les rênes de cet édifice politique. Née il y a plus d?une année, en février 2004, l?alliance qui est à sa deuxième rencontre et donc son deuxième président, s?inscrit dans une démarche qui privilégie «la réussite du programme du président de la République et plus particulièrement le projet de la réconciliation nationale». Toutefois, les divergences de fond ont pris naissance au sein de ce pôle , notamment suite aux prises de certaines décision «unilatéralement» par Ahmed Ouyahia, vis-à-vis du code de la famille et surtout de la réforme de l?école. En effet, cette dernière, notamment dans son chapitre qui concerne la suppression des matières islamiques des épreuves du baccalauréat, a fait l?objet de critiques acerbes de la part du chef de file du MSP. Ce dernier a vivement critiqué cette démarche qui constitue, selon lui, «un danger» pour le peuple. Si la réforme de l?école s?impose pour Abou Djerra soltani, elle ne doit pas pour autant se faire «au dépens des constantes nationales», fait-il remarquer. La charte commune signée à la naissance de l?alliance semble constituer une référence fondamentale pour le MSP, qui met en garde ses partenaires contre le risque de voir renaître de «nouveaux émir» si l?enseignement de la religion n?est pas pris en charge «sérieusement par l?Etat». A cet égard, Soltani a exhorté le président de la République à «rectifier le tir», comme ce fût le cas avec le code de la famille. En fait, le leader du MSP, qui reconnaît l?existence de divergences, serait d?accord sur le principe de ces réformes, mais «pas sur leur contenu et leur mise en ?uvre». La réalisation des objectifs politiques devrait être fondée sur la discipline interne de l?alliance «liée par le serment», souligne le nouveau président. Quant à abdelaziz Belkhadem, le président sortant, il a insisté sur son bilan à la tête de cette troïka. Pour Belkhadem, l?alliance signifierait la coordination entre le sommet, la base et les assemblées élues. Quand il s?agit de traiter des questions stratégiques et sensibles, «il faut unir les rangs et faire preuve de patience», dira-t-il à ses partenaires. De son côté, le chef du RND, Ahmed Ouyahia, à qui on reproche ces décisions «unilatérales» par rapport aux dossiers qui doivent être traités en concertation, dira que la question de la suppression de la charia sera renvoyée au conseil des ministres pour débat. Toutefois, il s?est félicité de résultats de l?alliance et de l?adoption par le Parlement des lois sur les hydrocarbures et le code de la famille.