Résumé de la 2e partie C'est une banale dispute qui aurait coûté la vie à Jeanne. Le différend concernait le choix de la nouvelle voiture que le couple voulait acheter. A W., l'émotion est d'autant plus grande que chacun sait la manière dont ils s'étaient connus : c'était par une pénible coïncidence, à la suite d'un autre accident d'automobile. Manuel roulait dans une rue du village quand il a accroché une voiture en stationnement. C'était celle d'un beau-frère de Greta. Il pleuvait. On l'a fait entrer dans la maison pour rédiger le constat et c'est ainsi qu'il a connu la jeune fille. Oui, décidément, un couple exemplaire ! Ils s'étaient acheté une grande bâtisse en très mauvais état, qui semblait inhabitable. Mais Manuel, bricoleur exceptionnel, avait su en faire une demeure plus que confortable. Malgré leurs modestes moyens, Greta et Manuel habitaient une des plus belles maisons du village... Pourtant, les gendarmes décident une enquête. Et, sans que cela soit dit, c'est peut-être parce que l'affaire leur rappelle étrangement celle du recteur. Une autopsie est pratiquée. On découvre une forte quantité de barbituriques chez la victime. Mais ce n'est pas la cause de la mort : elle a effectivement été noyée. Rien, a priori, de suspect. Mais lorsqu'ils interrogent les parents de Greta, les enquêteurs ont une curieuse impression. Les parents sont formels : «Non, jamais elle n'a pris de somnifères ou de tranquillisants.» Et ils ajoutent : «Pourtant, c'est curieux : elle se plaignait, depuis quelque temps, de somnolences bizarres.» Et puis, il y a cette surprenante sortie de nuit pour manger des frites. De la part d'une jeune femme un peu fantaisiste, cela aurait été possible ; mais ce n'était pas du tout la personnalité de Greta. Ses parents l'affirment : «Jamais elle ne serait partie ainsi en laissant les enfants seuls à la maison !» Tout cela crée, pour le moins, de sérieux doutes. Les enquêteurs recueillent d'autres renseignements, sur le mari cette fois. Plusieurs personnes de son entourage doivent admettre qu'il avait beaucoup de succès féminins. Son père reconnaît même qu'il lui a parlé de son intention de divorcer d'avec Greta. Manuel avait une maîtresse... C'est bientôt une certitude. Elle ne tarde pas à être retrouvée. Son interrogatoire la met hors de cause. Elle ne sait rien des circonstances du drame, mais elle confie que Manuel lui avait demandé de refaire sa vie avec lui. Dans ces conditions, tout comme pour le recteur, une reconstitution de l'accident a lieu et, de la même manière, elle est accablante pour Manuel. La voiture ne roulait pas à plus de 10 kilomètres à l'heure quand elle est entrée dans la rivière. A cette vitesse, son conducteur n'a pas pu perdre le contrôle du véhicule. Il l'a volontairement immergé. Le 23 janvier 1992, Manuel est conduit dans le bureau du juge et il avoue, après trois heures d'interrogatoire : il a volontairement noyé sa femme après l'avoir droguée. Il ajoute un détail horrible : au contact de l'eau glacée, la malheureuse s'est réveillée. Elle s'est débattue sur son siège pour sortir. Il aurait pu la sauver, mais il ne l'a pas fait. Manuel est arrêté. Il partage la même prison que le recteur.